HQC4 - P5 - Formation de la fédération canadienne - 10 - Présence de l'Église

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Ultramontanisme


L’ultramontanisme est un courant de pensée qui émerge après les années 1840.  Les ultramontains, comme l’évêque de Montréal Mgr Ignace Bourget, estiment que l’Église doit renforcer son influence dans tous les aspects de la société.   Selon les ultramontains, même l’État doit se soumettre à l’autorité de l’Église.  C’est dans cet esprit que le pape, figure suprême des catholiques, est déclaré infaillible en 1870.  Certains catholiques sont si fervents qu’ils répondent à l’appel du pape lorsqu’il doit se défendre en Italie dans les années 1860 et s’engagent dans un bataillon particulier, celui des zouaves pontificaux.

C’est dans ce contexte de renouveau religieux que le nombre de communautés religieuses et  les effectifs religieux sont en augmentation.  Cet essor  facilite grandement le travail d’encadrement strict que l’Église impose à ses fidèles, notamment par une pratique rigoureuse des rituels religieux.  L’Église  impose à aussi l’ensemble de la société ses valeurs.  Par exemple, elle interdit aux catholiques de lire les livres qui sont placés à l’Index, une liste d’ouvrages dont la lecture est non-autorisée puisqu’ils remettent en cause les valeurs et les doctrines du catholicisme.   En 1844, l’Œuvre des bons livres est fondé. Il s’agit d’une bibliothèque qui ne contient que des livres dont la lecture est autorisée par l’Église.  

Pour diffuser ses idées, l’Église emploie plusieurs moyens comme la fondation de journaux, de revues et d’associations laïques comme les Chevaliers de Colomb.  L’Église s’assure aussi de renforcer son contrôle sur le système d’éducation et utilise son influence pour inciter les paroissiens à appuyer les candidats conservateurs aux élections qui défendent les valeurs catholiques..



Anticléricalisme


Les anticléricaux, quant à eux, s’opposent aux ultramontains, dans la seconde moitié du 19e siècle.   Défendant des idées plus libérales, ils croient dans les valeurs de laïcité et pensent  notamment que l’Église ne devrait pas s’ingérer dans les affaires de l’État, mais plutôt se contenter des affaires religieuses.  Par exemple, selon ces intellectuels anticléricaux, l’éducation devrait être laïque et contrôlée par l’État, ce qui suscite évidemment la désapprobation de l’Église.  Pour faire avancer leurs idées, plusieurs anticléricaux militent en politique sous la bannière du Parti rouge qui incarne leurs valeurs.  Leurs idées sont aussi véhiculées dans des journaux comme l’Avenir, qui est  fondé en 1847.

Cependant, c’est l’Institut canadien de Montréal, fondé en 1844 par de jeunes libéraux canadiens-français, qui incarne le mieux ce mouvement de pensée.  En plus d’être une organisation qui regroupe de jeunes intellectuels qui se réunissent pour assister à des conférences et des débats sur des sujets aussi variés que la science, la politique, la philosophie et la littérature, l’institut est reconnu pour sa bibliothèque.  Dans celle-ci, on trouve de nombreux libres qui sont à l’Index, malgré l’interdiction de l’Église.  Puisque l'Institut canadien de Montréal conteste l’autorité de l’Église, Mgr Bourget menace d'excommunier tous ceux qui s’y rendent, ce qui a pour résultat la fermeture de l’Institut de Montréal en 1880 après un débat houleux dans la société entre les ultramontains et les anticléricaux.  L’institut de Québec, fondé en 1848, demeure toutefois en activité jusqu’à aujourd’hui.

Le nationalisme de survivance


La position vulnérable des Canadiens français, à la suite de l’échec des Rébellions de 1837-38, mène à l’émergence d’un nouveau mouvement de pensée : le nationalisme de survivance.  Celui-ci s’oppose aux volontés d’assimilation des Canadiens français des autorités coloniales.  La bourgeoisie professionnelle n’ayant pas été en mesure de le faire, le clergé se présente comme le rempart seul étant capable de résister à l’assimilation. L’église se présente comme gardienne de la langue et de la foi ; autrement dit, elle cherche à assurer la survie de l’identité canadienne en protégeant la langue française et la religion catholique.   Pour y arriver, l’Église privilégie un mode de vie rural et des valeurs traditionnelles.  Elle incite notamment les Canadiens français rester en campagne et à avoir des familles comptant beaucoup d’enfants, ce qui donne aux femmes fécondes un rôle important pour ces nationalistes..

Ce nationalisme idéalise l’histoire de la Nouvelle-France, une période qui est perçue comme époque glorieuse.  Selon eux, les pionniers de la Nouvelle-France ont été les fondateurs de la nation et représentent un modèle.  Le nationalisme de survivance est aussi l’affaire de laïcs.  Par exemple, des associations telles que la société St-Jean-Baptiste, fondée en 1834, incarne bien ce mouvement de pensée, tout comme plusieurs écrivains comme l’historien François-Xavier Garneau, auteur de la première Histoire du Canada.

Dualisme des institutions sociales


Au 19e siècle, c’est le critère de la religion qui est utilisé quand on aborde la dualité des institutions sociales.  Celles-ci sont divisées entre les confessions catholiques et protestantes.  Le système d’éducation incarne bien ce dualisme des institutions dans lequel le clergé catholique joue un rôle incontournable chez les francophones.  

Par exemple en 1841, la Loi de l’instruction publique prévoit la création des commissions scolaires pour la supervision et le financement des écoles. Celles-ci sont confessionnelles, donc catholiques ou protestantes   Même chose pour les écoles normales qui forment les enseignants, les collèges classiques ou les écoles de commerce.  Au niveau de l’enseignement supérieur, l’université Laval à Québec, puis à Montréal, est contrôlée par le clergé catholique.   En 1875, c’est le Département de l’instruction publique qui a l’autorité en éducation.  Celui-ci est toutefois conseillé par un comité catholique, constitué des évêques du Québec, et d’un comité protestant.  

Cette dualité des institutions sociales au 19e siècle est aussi présente au Québec dans le monde des hôpitaux au Québec, qui sont la plupart contrôlés par le clergé catholique ou protestant, tout comme dans la plupart des autres institutions sociales comme les orphelinats ou les hospices.


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