Le Régime britannique -- Capsule 3 -- Les transformations dans le monde agricole
Durant le régime britannique, l’agriculture
va enfin permettre de dégager de
véritables surplus ; ceux-ci serviront d’abord
à nourrir les villages ainsi que les villes du Québec, mais ils seront aussi expédiés en Grande-Bretagne ainsi
que dans d’autres colonies britanniques ou même plus tard aux États-Unis. On peut dire que l’agriculture de subsistance
a enfin été remplacée peu à peu par une agriculture commerciale.
On avait déjà tenté, dans le Régime
français, une diversification de l’agriculture Toutefois, au début du Régime
britannique, le blé représente toujours la production agricole la plus importante,
suivie de l’avoine, des pois, du maïs, de l’orge et du seigle. On commence aussi à produire certains autres légumes,
comme la pomme de terre, qu’on va commencer à cultiver au début du 19e
siècle.
L’agriculture connaît cependant plusieurs
difficultés. Une succession de mauvaises
récoltes, des parasites ainsi que de mauvaises conditions climatiques vont
amener, dans les années 1830, une importante crise agricole. Les problèmes sont tellement grands qu’il faudra
même importer du blé, alors que c’était pourtant notre principal produit
agricole d’exportation auparavant. Les
causes de la crise sont multiples. Puisqu’on
pratique peu l’élevage, on ne fait pas d’épandage de fumier à cette époque, ce qui amène l’épuisement des terres de la
zone seigneuriale. De plus, la
croissance naturelle très forte du Bas Canada ne simplifie en rien la situation. La rareté des terres disponibles fait monter
les prix de celles-ci, que de riches hommes d’affaires ont pourtant achetées à
bas prix. Cette crise dans le monde rural
n’est certainement pas étrangère aux Rébellions de 1837-38.
Pour fuir la crise agricole, certains vont devoir
se résigner à quitter les terres surpeuplées de la vallée du St-Laurent et s’installer
dans des régions de colonisation. Ce fut
le cas quand des familles ont quitté Charlevoix pour aller sur les terres
inhospitalières du Saguenay. D’autres
vont tenter leur chance en ville ou aux États-Unis, contribuant ainsi à l’exode
rural.
À la fin du régime britannique, suite à la
crise agricole et à la concurrence grandissante du Haut-Canada, les
agriculteurs vont délaisser peu à peu le blé et se tourner davantage vers la production
laitière. L’avantage de ce type de production, c’est qu’il
amène des produits diversifiés sur le marché, comme le lait, mais aussi, du
beurre et du fromage. Il faut dire que pour les producteurs, l’élevage
laitier nécessite de moins grandes superficies, ce qui est un net avantage dans
un contexte de pénurie des terres.
Le Régime britannique -- Capsule 3 -- Les transformations dans le monde agricole
Reviewed by Jimmy Grenier
on
30 décembre
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