Économie et développement - Régime britannique - Capsule 2 - Le commerce du bois
Bien que la colonie soit sous domination britannique
depuis 1763, c’est étonnamment à l’empereur des Français à qui on doit l’essor
du commerce du bois, au début du 19e siècle.
En fait, dans sa guerre qui l’opposait à la Grande Bretagne, Napoléon a
tenté un grand coup en bloquant les différents ports d’Europe aux britanniques,
ce qu’on a appelé le Blocus continental ou le Blocus de Napoléon. En réaction à ce blocus, les Britanniques se
sont alors tournés vers les ressources forestières du Bas Canada afin de s’approvisionner
en bois pour fabriquer leurs navires de guerre. Après la fin du Blocus continental, la Grande
Bretagne va continuer d’acheter le bois bas-canadien à des tarifs
préférentiels, ce qui a définitivement lancé cette industrie chez nous. On sait que la fourrure est en déclin, alors
on peut dire que le bois va remplacer les pelleteries comme principal produit
d’exportation. Au Québec, plusieurs scieries
seront fondées et vont envoyer en Grande-Bretagne, dans la première moitié du
19e siècle, de grandes pièces de pin et de chêne équarries pour servir de
matériaux de construction et de douves pour les tonneliers.
Cette industrie coûte cher et ce sont des hommes
d’affaires britanniques vont fournir les capitaux nécessaires à l’essor du commerce
du bois ; on peut citer William Price, un des plus connus, qui va faire fortune
au Bas Canada. Ces hommes d’affaires
vont former à la longue une bourgeoisie d’affaires qui aura de plus en plus d’influence
dans la colonie. Pour faciliter leurs opérations
financières et se donner un accès aux capitaux, cette bourgeoisie d’affaires
d’origine britannique va fonder la Banque de Montréal, en 1817. Cette banque va favoriser les emprunts et
faire fructifier les capitaux, mais aussi émettre sa propre monnaie, ce qui va
simplifier les transactions puisque différentes monnaies étaient en circulation
dans la colonie, comme la fameuse piastre espagnole.
Les Canadiens français, quant à eux, vont fournir la main-d’œuvre
nombreuse et à bon marché – le fameux cheap
labor - dont le commerce du bois a besoin pour fonctionner. Plusieurs immigrants Irlandais vont faire la
même chose, ce qui va susciter parfois de vives tensions entre les deux groupes
pour obtenir les emplois à faible salaire.
Une légende va naître de ces tensions : Joe Montferrand. Par ailleurs, avec l’industrie forestière, on
va voir un nouveau mode de vie naître dans le monde rural, le mode de vie
agroforestier. Comme son nom l’indique,
ce sont des cultivateurs qui vont quitter leur ferme à la fin de l’automne, une
fois leurs récoltes terminées, pour aller occuper des emplois reliés au monde
forestier comme bûcherons ou scieurs. C’est
ce nouveau mode de vie qui va inspirer la célèbre légende de la chasse galerie,
puisque les travailleurs forestiers doivent passer de longs mois loin de chez
eux, dans les chantiers. Pour
transporter le bois, on le fait flotter sur les différentes rivières. C’est ainsi que plusieurs téméraires –
souvent les plus jeunes – vont prolonger leur saison de travail au printemps en
se faisant engager comme draveurs.
Parmi les régions qui vont exploiter le bois, on va parler
de la Mauricie, du Saguenay et de l’Outaouais, entres autres. Comme c’est de Québec qu’il est expédié en
Grande Bretagne, on va fabriquer de véritables trains de bois qui vont flotter
des grandes rivières jusqu’au port de Québec.
Ceux qui vont travailler sur ces trains de bois métier sont appelés des cageux.
Arrivé à Québec, les radeaux de bois étaient démontés et expédiés en Grande-Bretagne.
Ces activités vont augmenter le nombre d’ouvriers et d’artisans nécessaires à
l’industrie du bois. Peu à peu, ces
régions forestières vont devenir des régions où des colons vont s’établir ; le
territoire défriché laissera peu à peu place à des cultivateurs, souvent à
l’insu des compagnies forestières. C’est
ainsi que le Saguenay a été fondé par la Société des 21.
Économie et développement - Régime britannique - Capsule 2 - Le commerce du bois
Reviewed by Jimmy Grenier
on
29 décembre
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Excellent travaille monsieur Jimmy!!! :) ''Je vous donne une petite tape dans le dos'' (pouces en l'air) :)
RépondreEffacerHaha, merci cher anonyme!
RépondreEffacerSavez-vous la date de la fin des tarifs préférentiels entre le Canada et la G-B?
RépondreEffacerDe mémoire ces tarifs ont été progressivement annulés entre 1846 et 1849.
RépondreEffacerJ`AIMERAIS SAVOIR LES CAUSES ET LES CONSÉQUENCES DU COMMERCE DU BOIS.
RépondreEffacerSUR LA SOCIÉTÉ ET LE TERRITOIRE
RépondreEffacerBonjour pourrais je savoir les conséquences du commerce du bois sur la société, l'économie et sur le territoire merci 😊
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