Économie et développement - Régime français - Capsule 4 - Activités artisanales et les différentes tentatives de diversification de l’économie
Vers la fin du 17e siècle, la Nouvelle-France va
dégager des surplus agricoles. Ces
surplus vont permettre de libérer une main d’œuvre qui n’a plus besoin de
pratiquer l’agriculture pour subvenir à leurs besoins. On va voir naître différents métiers dans la
colonie, comme par exemple des perruquiers, des tonneliers ou des
orfèvres. Les premiers seront dans le
monde rural ; c’est pourquoi ces artisans vont pratiquer à la fois
l’agriculture et leur métier. Cependant,
au 18e siècle, ils vont graduellement s’installer en ville,
contribuant ainsi à la création de quartiers artisans où ils vont installer
leurs ateliers et leurs boutiques.
L’expansion des villes et la construction de fortifications au 18e
siècle donnera de l’emploi à des charpentiers, des menuisiers et des
maçons. On verra aussi en ville d’autres
métiers comme des chapeliers, des bouchers, des aubergistes. Tout reste essentiellement artisanal, mais se
diversifie et dynamise l’économie de la Nouvelle-France.
Bien qu’elle puisse sembler importante, cette
diversification de l’économie est cependant bien superficielle. L’économie de la Nouvelle-France reste
d’abord et avant tout basée sur le mercantilisme qui ne laisse que peu de place
à autre chose qu’au commerce des fourrures et à l’agriculture. Certains intendants comme Jean Talon ont tout
de même tenté de diversifier l’économie.
Ce n’est pas tant qu’ils voulaient rendre l’économie de la
Nouvelle-France dynamique, mais ils voulaient plutôt que la Nouvelle-France soit
moins dépendante de sa métropole. On a
déjà parlé des tentatives de diversification de Talon dans le monde agricole, notamment en incitant les paysans à cultiver
du lin, du chanvre et du houblon ainsi qu’en intéressant les habitants à
l’élevage. En plus de ces
incitatifs, il a ouvert une brasserie,
qu’il a dû fermer plus tard, sous ordre de la métropole. Ce fut le même résultat avec son chantier
naval. Malgré ses tentatives, l’économie
de la Nouvelle-France du 17e siècle doit servir d’abord et avant
tout celle de la France.
Il va falloir attendre un autre intendant important, Gilles Hocquart,
pour voir une véritable tentative diversification au 18e siècle. Sous son intendance, la France a assoupli sa
politique mercantiliste et a même subventionné deux chantiers navals ; c’est
pourquoi on les dit « chantiers Royaux ». Évidemment, un chantier naval amène son lot
de nouveaux métiers ; il faut fabriquer les tonneaux, le cordage et le goudron. À la même époque, l’État va aussi subventionner
les Forges du St-Maurice. C’est qu’on a trouvé dans la région de Trois-Rivières
du minerai de fer, ce qui va favoriser le choix de ce lieu pour fabriquer
diverses pièces destinées aux chantiers navals, mais aussi divers objets usuels
comme des instruments agricoles, des poêles à bois ou des marmites que les
colons n’auront plus besoin d’acheter en France. Il y aura d’autres initiatives pour rendre l’économie
de la Nouvelle-France plus autonome comme la construction du Chemin du Roy,
dans les années 1730, entre Québec et Montréal.
Malgré cela, jamais l’économie de la Nouvelle-France ne va prendre
réellement son envol. Le mercantilisme
a trop longtemps limité son économie. Et
avouez qu’une économie qui est obligée d’utiliser un jeu de cartes signées par
l’intendant comme monnaie parce qu’elle manque d’argent liquide, avouez que ça
ne fait pas trop sérieux!
Économie et développement - Régime français - Capsule 4 - Activités artisanales et les différentes tentatives de diversification de l’économie
Reviewed by Jimmy Grenier
on
22 décembre
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