Économie et développement - Régime britannique – Capsule 1 – Le déclin des fourrures
Au niveau économique, la Conquête
va changer beaucoup de choses pour la Nouvelle-France, alors que d’autres vont
demeurer comme elles étaient sous le Régime français. Ce qui demeure inchangé, c’est la place du
commerce des fourrures dans l’économie, qui est toujours importante au début du
régime britannique. Par contre, ce sont
dorénavant des marchands d’origine britannique qui prendront la place des Français et les pelleteries seront envoyées à
Londres plutôt qu’à Paris. Les Canadiens
quant à eux vont garder une place importante dans ce commerce, mais surtout à
titre de voyageurs. Ils vont cependant devoir
parcourir des distances de plus en plus
longues dans des conditions souvent difficiles pour continuer à pratiquer leur
métier.
Avec l’arrivée de marchands d’origine
britannique dans la colonie viendra la volonté de fonder une nouvelle compagnie
qui va œuvrer dans le commerce des fourrures.
C’est ainsi qu’est née la North
West Company, ou la Compagnie du Nord-Ouest si vous préférez. Celle-ci était basée à Montréal et venait
concurrencer l’autre compagnie d’origine britannique, la Hudson Bay Company. Cette
dernière, basée à Londres, est en affaires depuis 1670. Avoir deux compagnies qui œuvrent dans la
même sphère d’activité n’est pas sans conséquence. Les deux vont multiplier les postes de traite
vers le Nord-Ouest, que ce soit dans la région des Grands lacs ou dans la
région de la Baie d’Hudson. Il faut se rappeler
que les États-Unis ont obtenu leur indépendance en 1783, ce qui a fait perdre aux
compagnies tout le sud des Grands lacs. Cette multiplication des postes de traite concurrents
va amener de drôles de situations où parfois, deux postes de traites
concurrents seront presque voisins, ce qui va amener de vives tensions entre
les deux compagnies et créer une pression énorme sur la ressource qui va se raréfier.
Le fait que les postes de
traite soient si éloignés va augmenter substantiellement les coûts d’exploitation
d’une industrie qui décline au début du 19e siècle. Les chapeaux de feutre ne sont plus à la mode
en Europe, ce qui diminue la demande de castor.
Les marges de profit plutôt minces sont diminuées par la concurrence
féroce que se livrent les deux compagnies et l’importance grandissante du
commerce du bois. En 1821, sous pression
de Londres, elles devront se rendre à l’évidence qu’elles doivent fusionner si
elles veulent rester en activité. En
fait, la Hudson Bay Company va absorber
la North West Company, qui sera tout
de même impliquée dans le commerce des fourrures jusqu’aux années 1860. Cette fusion va faire perdre à Montréal son
influence dans le commerce des fourrures puisque dorénavant, pour se rendre à
Londres, les fourrures vont transiter par la Baie d’Hudson plutôt que Montréal,
la route étant plus économique. Pour les
autochtones, le déclin des fourrures est catastrophique ; non seulement ils
perdent un partenaire commercial avec la fusion, mais la demande en peaux qui
diminue bouleverse encore une fois leur mode de vie.
Économie et développement - Régime britannique – Capsule 1 – Le déclin des fourrures
Reviewed by Jimmy Grenier
on
22 décembre
Rating:

Lieu historique national du Commerce de la Fourrure à-Lachine
RépondreEffacerhttp://www.pc.gc.ca/fra/lhn-nhs/qc/lachine/index.aspx
http://www.genealogie.org/club/shl/Site/Accueil.html
Serge Comeau
Merci M. Comeau pour ces compléments!
RépondreEffacer