HQC4 - P8 - Les choix de société dans le Québec contemporain - 10 - Dévitalisation de localités

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Villes mono-industrielles


Pour plusieurs villes situées dans des régions ressources, les années 1980 à nos jours marquent le début d’un phénomène de déclin démographique.  La situation est particulièrement préoccupante dans les villes mono-industrielles, c’est-à-dire qui ne dépendent que d’une seule activité économique, souvent l’industrie minière ou forestière. Ces villes sont considérées en situation de dévitalisation.  Ces localités sont souvent victimes des aléas du prix des matières premières sur les marchés internationaux.  Par exemple, au début des années 1980, la concurrence internationale et la chute du prix du fer amènent des entreprises minières à diminuer leurs activités sur la Côte-Nord.  L’impact est brutal pour la région, en 1985, la ville de Gagnon ferme définitivement ses portes et les infrastructures sont pratiquement toutes démolies, faisant du lieu une ville-fantôme.  Pour la même raison, Schefferville passe bien près de subir le même sort.  Elle est sauvée in extremis par la présence d’une population autochtone à proximité, mais subit une baisse drastique de sa population.  En 2002, la ville de Fermont est passée elle aussi bien près la fermeture officielle.  En Gaspésie, la ville de Murdochville vit une situation analogue, en 1999, lorsque Noranda annonce la fin des activités de sa mine de cuivre.  La ville survit à la fermeture, mais non sans conséquences pour ceux qui restent et qui voient la valeur de leur propriété chuter.  Quant à lui, le village de Joutel, dans le Nord-du-Québec, n’a pas la même chance et ne survit pas à la fermeture de sa mine d’or.  Face à ces défis, certaines villes cherchent à se défaire de cette image de communauté en déclin.  C’est le cas notamment avec Asbestos, une ville de l’Estrie, qui a longtemps été dépendante de l’exploitation de l’amiante et qui tente, depuis les dernières années, de diversifier son économie et de se défaire de cette image de ville de l’amiante.  

Mouvements migratoires


La dévitalisation des régions ressources s'explique aussi par les divers mouvements migratoires. Outre, le déclin économique, plusieurs jeunes choisissent de quitter leur région pour aller vers les grands centres afin d’y poursuivre des études postsecondaires.  Plusieurs d’entre eux ne reviendront jamais dans leur région natale.  Cet exode des jeunes, en plus de contribuer à la pénurie de main d’œuvre qualifiée, contribue aussi au vieillissement de la population des régions.  Depuis les dernières années, on observe aussi un autre phénomène migratoire.  La population des régions, de plus en plus âgée, cherche aussi à se déplacer vers des villes comme Québec ou Montréal pour différentes raisons : se rapprocher de leurs enfants, bénéficier des services tels que les CHSLD et hôpitaux.  Cet exode des régions bénéficie principalement aux régions urbaines, comme Montréal et sa couronne ainsi que la Capitale nationale, mais aussi à d’autres régions comme l’Outaouais et les Cantons de l’Est.   Cependant, le phénomène inverse existe aussi : certaines personnes, lasses de la vie en ville, cherchent à retourner en milieu rural, ce qui contribue à redynamiser certaines localités grâce à l’arrivée de cette population qui fait le choix de vivre en région pour la qualité de vie qu’on y retrouve. 

Services de proximité


Dans ce contexte de dévitalisation du milieu rural, bien des communautés peinent à maintenir les principaux services de proximité comme un bureau de poste, une épicerie, une caisse populaire ou une école.   Celles-ci entrent alors dans un cercle vicieux : le déclin démographique entraîne la fermeture de commerces de proximité puisqu’ils sont non rentables.  Or, puisqu’il y a moins de services de proximité, plusieurs personnes choisissent de quitter la localité.  Pour remédier à la situation, les communautés font parfois appel aux différentes instances gouvernementales pour qu’elles interviennent, par exemple pour maintenir une école ouverte malgré un nombre peu élevé d'élèves.  Souvent, ce sont les communautés elles-mêmes qui se prennent en main par la reprise des commerces de proximité en les convertissant en coopératives ou encore en faisant des campagnes de promotion de l’économie locale.

Relève agricole


Un autre problème vécu en milieu rural est le manque de relève dans le monde agricole. Les agriculteurs désirant prendre leur retraite ont du mal à convaincre la jeune génération de prendre le relai.  Plutôt que de les léguer à leurs enfants, les agriculteurs sont de plus en plus contraints de vendre leurs exploitations agricoles à de grandes entreprises. Outre les coûts d’exploitations de plus en plus élevés, notamment en raison de la technologie, plusieurs autres facteurs contribuent à rendre ce travail moins attrayant pour les jeunes.  Par exemple, le travail à la ferme est exigeant physiquement.  De plus, il implique de multiples obligations journalières qui rendent plus compliquées la vie sociale et la recherche de l’âme sœur, ainsi que la conciliation travail-famille.  Des initiatives sont toutefois mises sur pied afin de valoriser le métier d’agriculteur et de briser leur isolement.

Poids politique


Le déclin démographique de certaines régions entraîne un nouvel enjeu, celui de leur représentation politique. Au Québec, la Commission de la représentation électorale, du Directeur général des élections du Québec, doit périodiquement procéder à la révision du découpage des 125 circonscriptions électorales du Québec.  Or, celui-ci doit refléter les changements démographiques qui surviennent.  Chacune des circonscriptions doit avoir un nombre comparable d’électeurs afin d’assurer l’équité dans la représentation électorale.  Ce principe de représentation proportionnelle à la population, qui s’applique aussi au fédéral, enlève du poids politique aux régions qui sont en dévitalisation, ce qui soulève de nombreux débats dans l’espace public.  Comment revitaliser les régions en déclin si elles perdent du poids politique au Parlement ? Comment un député peut-il représenter convenablement ses citoyens si le territoire des circonscriptions est élargi en raison d’une plus faible population?  

Au niveau municipal, plusieurs localités tergiversent quant à leur avenir.  Alors que certaines villes se voient forcées par le gouvernement de fusionner, comme Hauterive et Baie-Comeau, sur la Côte-Nord, en 1982, d’autres choisissent volontairement de se regrouper, comme Lévis et Lauzon, en 1989.  Dans les années 1990, d’autres municipalités fusionnent dans l’espoir de regrouper les services et de réduire les coûts pour les citoyens.  La plus grande réorganisation municipale a eu lieu entre 2000 et 2003, alors que le gouvernement Bouchard-Landry force la fusion de plusieurs municipalités par l’adoption d’une loi.  Ces fusions forcées regroupent plusieurs villes-centre avec leurs banlieues et font du concept « Montréal : une île, une ville » une réalité.  Toutefois, la population et plusieurs élus dénoncent ces regroupements.  En 2003, le gouvernement Charest permet, sous certaines conditions, l’organisation de référendums sur la question des défusions dans certaines municipalités.  Ce processus prend fin en 2006.  Cependant, peu d’entre elles reprennent leur statut d’avant les fusions.

Précision des connaissances



Documents iconographiques utilisés 

Sources précises à venir




























































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