HQC4 - P8 - Les choix de société dans le Québec contemporain - 09 - Préoccupations environnementales

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Contrôle des normes environnementales


Depuis 1980, les Québécois sont davantage préoccupés par les questions environnementales et exercent des pressions sur l'État, qui doit prendre des mesures pour combler ses citoyens.  C’est pourquoi, en 1979, le gouvernement du Québec met sur pied son premier ministère de l’Environnement.  Afin de l’éclairer dans ses décisions touchant la protection de l’environnement, il met aussi sur pied le Bureau d’audiences publiques (BAPE) qui a pour objectif d’émettre des recommandations sur certaines questions environnementales, après avoir tenu des consultations populaires.  Les rapports du BAPE, sans être décisionnels, jouent un rôle important dans l’acceptabilité sociale de plusieurs projets ayant des répercussions sur l’environnement. 

Toujours dans l'optique écologique, la question de la gestion des déchets devient un enjeu important pour les Québécois dans les années 1980.  Le Québec implante, en 1984, un système de consignation des contenants à remplissage unique de bières et de boissons gazeuses, afin d’inciter les consommateurs à les rapporter aux commerçants.  Ce système sera étendu dans les années 2020 à tous les autres contenants de boissons prêtes à boire.  Il faut cependant attendre la fin des années 1980 avant que les premières municipalités n’implantent des programmes de collecte sélective, qui s’étendront à l’ensemble de la province une dizaine d’années plus tard.  Dans certains cas, l’État fixe une taxe afin de faciliter le recyclage sur certains produits jugés plus nocifs pour l'environnement.  C'est le cas notamment pour les pneus, une décision prise à la suite du violent incendie survenu, en 1990, à St-Amable, en Montérégie, qui brûla environ six millions de pneus. Toujours afin de réduire la quantité de matières résiduelles qui se trouvent dans les sites d’enfouissement, le gouvernement impose, depuis 2012, des éco-frais sur les produits électroniques neufs.  Les citoyens sont invités à se départir de leurs vieux appareils de manière responsable en les déposant dans un des points de dépôt.  Pour continuer dans une perspective de réduction des déchets, de nombreuses municipalités, récupèrent dorénavant les matières compostables. Malgré toutes les mesures mises en place, la gestion des matières résiduelles demeure un enjeu en raison du manque d'intérêt pour les matières recyclées sur les marchés internationaux. En fait, les nombreuses contaminations rendent ces matières de faible qualité, donc plusieurs pays refusent maintenant d'en acheter. Dans le but de redonner une seconde vie à nos vieux appareils et éviter qu’ils se retrouvent dans des sites d’enfouissements, des groupes de pression se sont créés pour lutter contre la fabrication de produits destinés à une courte durée de vie, ce qu'on appelle l'obsolescence programmée. D’autres réclament des mesures afin de réduire le gaspillage alimentaire, la destruction des produits invendus ou la production de produits de plastique à usage unique.

Dans certains cas, le contrôle des normes environnementales est régi par des ententes avec d’autres partenaires, qu’ils soient nationaux ou internationaux.  Par exemple, en 1985, une entente fédérale-provinciale est signée afin de diminuer les pluies acides.  Celles-ci sont fortement dommageables pour l’environnement et sont causées notamment par l’industrialisation dans la région des Grands lacs.  En 1991, le Canada signe une entente à ce sujet avec les États-Unis.  Au niveau international, en 1987, le Canada signe le Protocole de Montréal, qui vise à interdire les produits dommageables pour la couche d'ozone, notamment les CFC. En 1992, un nouvel enjeu s’invite au Sommet de la Terre qui se tient à Rio, au Brésil, et qui réunit plus d’une centaine de pays : la lutte contre les changements climatiques.  Les gaz à effet de serre étant jugés responsables de ce problème, l’ONU chapeaute, en 1997, une autre rencontre internationale, se déroulant au Japon, pour contrer ce problème.  Celle-ci mènera à la signature du Protocole de Kyoto, qui entre en vigueur en 2005.  En 2011, le gouvernement canadien juge cependant que cette entente est irréaliste et, à l’instar des États-Unis, se désengage du Protocole.  Toutefois, en 2015, le Canada signe, avec 194 autres pays, l’Accord de Paris, le plus important traité jamais signé en matière de lutte aux changements climatiques.

Exploitation des ressources


Le Québec et le Canada, de 1980 à aujourd’hui, ont une économie très dépendante des ressources naturelles.  Cependant, le développement durable devient une nouvelle façon de concevoir la croissance économique en tenant compte du respect de l'environnement et de la qualité de vie des générations futures.  Ce nouveau concept suscite de nouvelles préoccupations citoyennes. En 1999, le documentaire « l’Erreur Boréale », de Richard Desjardins, joue un rôle important dans cette plus grande conscientisation des Québécois à l’exploitation des ressources en mettant en lumière certaines pratiques de l’industrie forestière.  La pression populaire amène les gouvernements à intervenir afin d’encadrer l’exploitation de certaines ressources.  Par exemple, en 2011, le gouvernement québécois impose un moratoire sur l’exploitation des gaz de schiste en raison de l'impact négatif des forages qu'elle entraîne.  Dans le contexte plus récent de la lutte aux changements climatiques, l’exploitation des ressources devient même un enjeu national majeur au Canada.  Certaines provinces riches en énergie hydroélectrique renouvelable, comme le Québec, penchent davantage en faveur de l’imposition de taxes sur les émissions de carbone.  En revanche, les provinces de l’Ouest, plus dépendantes des énergies fossiles, s’y opposent farouchement.  Dans les années 2010, la question de l’exploitation des sables bitumineux et du transport du pétrole par oléoduc devient même une question d’unité nationale.  Dans l’est du pays, la résistance des gouvernements provinciaux et des groupes de citoyens force la mise en veilleuse de projets d’oléoducs comme celui d’Énergie Est.  Malgré tout, en 2018, le gouvernement fédéral rachète l’oléoduc Trans Mountain qui traverse les Rocheuses, en Colombie-Britannique, une décision qui est loin de faire l’unanimité.

Précision des connaissances



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