HQC4 - P8 - Les choix de société dans le Québec contemporain- 07 - Industrie culturelle

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Financement de la culture


Dans les années 1980, les Québécois sont de plus en plus conscients de l’importance de promouvoir leur culture.  Or, la vente de billets ou de biens culturels ne suffisent pas à financer adéquatement celle-ci.  Dans ce contexte, afin de permettre une diffusion adéquate de la culture, l’État met sur pied plusieurs organismes qui soutiennent la production d’œuvres culturelles.   Par exemple, au début des années 1980, le gouvernement du Québec soutient financièrement la production d’œuvres cinématographiques à travers l’Institut québécois du cinéma, qui devient en 1983 la Société générale du cinéma.  Avec des organismes comme la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), l’État soutient divers domaines culturels comme les arts visuels, le cinéma, la musique, la télévision, les métiers d’arts, etc. Un autre organisme québécois, le Conseil des arts et des lettres du Québec, soutient aussi, depuis 1994, la production et la diffusion d’œuvres culturelles en octroyant des bourses, des subventions ou des prix aux écrivains et aux artistes.  Au fédéral, le Conseil des arts du Canada joue un rôle similaire à son homologue québécois, alors que Téléfilm Canada a pour mission de favoriser et promouvoir le développement de l’industrie audiovisuelle au Canada.   Le secteur privé finance aussi la culture.  Par exemple, le Fonds des médias et le Fonds Québecor prélèvent des montants aux câblodistributeurs pour les réinvestir dans des productions télévisuelles originales.  Cependant, dans les années 2010, le milieu culturel doit faire face à une réduction de ses subventions puisque les gouvernements fédéral et provincial ont entamé une réduction de leurs dépenses afin de rétablir leur équilibre budgétaire.


Politique culturelle


En 1992, le gouvernement libéral de Robert Bourassa adopte sa politique culturelle.  Entre autres choses, celle-ci comporte trois grands volets, soit l’affirmation de l’identité culturelle, le soutien aux créateurs et aux arts, ainsi que l’accès et la participation des citoyens à la vie culturelle.  En 2017, le gouvernement libéral de Philippe Couillard fait la mise à jour de cette politique culturelle.  Le renouvellement de la politique affirme l’importance de l’école dans la diffusion de la culture, ainsi que celle du patrimoine. De plus, dans le contexte de la mondialisation, elle précise l’apport de la culture dans l’économie et dans le développement du Québec. Finalement, elle comporte des engagements dans le soutien et la protection des cultures autochtones. 


Diffusion de la culture


Depuis 1980, le développement de la culture passe par une plus large diffusion de celle-ci.  Par exemple, en 2005, la Grande bibliothèque de Montréal ouvre ses portes et permet au grand public d’accéder à des milliers d’œuvres.  De plus, elle accueille en ses murs la Bibliothèque et archives nationales du Québec.  

Cependant, la diffusion de la culture québécoise a beaucoup évolué au gré des changements technologiques.  Le monde télévisuel est particulièrement touché par ceux-ci.  En 1986, la chaîne TQS, qui devient V en 2009, est lancée.  Cette nouvelle chaîne généraliste vient s’ajouter à TVA, Radio-Canada et Radio-Québec (aujourd’hui Télé-Québec), qui constituent alors l’offre télévisuelle francophone. Ensuite, vers le milieu des années 1980, un changement important survient avec la démocratisation de la câblodistribution. Cette nouvelle popularité entraîne la création de nombreuses chaînes spécialisées jusqu’au début des années 2000.  Certaines présentent exclusivement des nouvelles, d’autres du sport ou de la musique. Dans les années 1990, plusieurs émissions comme Les filles de Caleb ou La Petite vie connaissent un succès sans précédent et fracassent des records de cotes d’écoute. Après être passée au numérique, puis à la haute définition, la télévision québécoise connaît dans les années 2010 une autre révolution avec l’arrivée de la télévision sur demande qui fragmente encore plus les parts de marché.  La télévision en direct perd en popularité, sauf lors des événements sportifs ou culturels importants ou dans le cadre de concours musicaux ou de galas de téléréalités.   L’arrivée de plateformes étrangères vient morceler davantage le public et les revenus publicitaires, ce qui met dans une position plus précaire les diffuseurs locaux qui font aujourd’hui du financement de la productions locale et de la taxation des diffuseurs étrangers des enjeux cruciaux pour leur survie. 

L’industrie musicale connaît aussi son lot de changements.  En 1978, l’Association québécoise de l'industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ) est fondée.  Cette organisation lance notamment le gala qui porte son nom afin de donner une vitrine aux artistes québécois.  La scène musicale québécoise, à l’instar de la télévision, doit aussi s’adapter aux changements technologiques qui dépassent ses frontières.  Ainsi, dans les années 1980, les microsillons perdent en popularité, alors qu’il faut attendre les années 1990 pour que les cassettes subissent le même sort.  Ces supports sont graduellement remplacés par les disques compacts.  Le succès de la musique québécoise francophone s’explique en partie grâce à sa diffusion par les stations de radio.  Ces dernières sont régies par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), un organisme fédéral, qui exige de leur part qu’une proportion de la musique programmée soit en français.   La station de télévision Musique Plus, en ondes à partir de 1986, contribue aussi à la diffusion de la musique québécoise.  La chaîne présente des émissions musicales ainsi que des vidéoclips 24 heures sur 24.   C’est dans ce contexte fécond que plusieurs artistes québécois lancent des albums qui connaissent du succès ici, mais également sur la scène internationale.  La musique québécoise, qu’elle soit francophone ou anglophone, n’a jamais été aussi diversifiée.  Le duo Kashtin, qui performe en langue innue, connait même un succès sur les palmarès dans les années 1990.   À la fin des années 1990, la démocratisation d’Internet bouleverse toutefois la manière de diffuser la musique.  Avec la popularisation du mp3, un nouveau format de fichier musical, il devient très facile, pour les consommateurs, d’échanger des fichiers illégaux entre ordinateurs sur différentes plateformes de piratage.  L’industrie musicale québécoise tarde toutefois à s’adapter à l’ère numérique.  

Dans les années 2000, des sites vendent légalement des fichiers musicaux, mais ceux-ci restent marginaux.  Dans les années 2010, avec l’avènement des téléphones intelligents, l’offre légale s’est tournée vers la diffusion en continu.   Les artistes québécois voient alors leurs ventes de disques diminuer drastiquement.   Cependant, les faibles redevances qui sont versées aux artistes soulèvent aussi des questions quant au modèle d’affaires que préconise l’industrie musicale. 

Durant cette période, l’industrie du cinéma québécois connaît aussi son lot de bouleversements.  Dans les années 1980, l’arrivée sur le marché des lecteurs VHS permet aux consommateurs de visionner leurs films dans le confort de leur foyer, une véritable révolution pour l’époque : c’est l’âge d’or des clubs vidéo qui permettent de louer ces films sur cassettes.  De plus, avec l’arrivée de la câblodistribution déjà évoquée, le cinéma peut aussi être distribué via la télévision payante.  En plus de ces nouveaux moyens de diffusion, plusieurs cinéastes québécois lancent des films qui connaissent un véritable succès au box-office.  Le cinéma québécois n’est plus que l’affaire du cinéma d’auteur.  En 1999, afin de faire rayonner davantage le cinéma québécois, l’industrie lance le Gala des Jutra, aujourd’hui appelé le Gala Québec-Cinéma, qui remet des prix à ses meilleurs artisans.  Au courant des années 2000, plusieurs réalisateurs font rayonner le cinéma québécois à l’international, soit en remportant des prix dans des festivals de films internationaux, comme le festival de Cannes, ou encore en devenant des réalisateurs bien établis à Hollywood.  Cependant, l’industrie du cinéma n’échappe pas elle non plus à la révolution numérique.  Les années 2010 voient les clubs vidéo fermer les uns après les autres et le cinéma québécois a du mal à se frayer une place à travers les plateformes de diffusion en continu.


Précision des connaissances






Documents iconographiques utilisés

(sources précises à venir)

















































































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