HQC4 - P6 - Les nationalismes et l'autonomie du Canada - 11 - Flux migratoires

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Origines ethniques des immigrants

La prospérité du Canada au début du 20e siècle attire environ trois millions d'immigrants de 1900 à 1914, essentiellement des Européens qui cherchent à améliorer leurs conditions de vie. Avant la guerre, la moitié d’entre eux proviennent du Royaume-Uni. Les autres immigrants européens proviennent notamment de Russie et d’Ukraine, de l’Autriche-Hongrie, de la Scandinavie, de l’Allemagne, de l’Italie et de la Pologne, alors qu’environ un cinquième proviennent plutôt des États-Unis. Attirés par les différentes campagnes publicitaires organisées par le gouvernement canadien, ils s’établissent principalement dans les Prairies où ils peuvent pratiquer l’agriculture. Puisque plusieurs choisissent aussi de s’établir en ville, le visage de Montréal se diversifie peu à peu. Après la Première guerre mondiale, elle est toujours très majoritairement d’origine française et britannique, mais environ 7% de sa population est d’origine Juive et un peu plus de 2% est d’origine italienne.

Structures d’accueil

La majorité des immigrants sont d’abord accueillis à Québec, où les installations portuaires sont aménagées afin de contrôler leur arrivée. Certains d’entre eux ont dû faire halte au poste de quarantaine de Grosse-île, pour s’assurer de leur bonne santé. Ceux qui ont choisi le Québec comme terre d’accueil s’installent majoritairement à Montréal pour y trouver plus facilement un emploi. Si on fait exception de quelques organismes communautaires, il n’existe à peu près pas de structures d’accueil. Quant à ceux qui ont choisi de s’établir dans les Prairies, ils utilisent le chemin de fer transcontinental pour se rendre sur les terres qui leur ont été concédées. Là encore, il y a peu ou pas de structure d’accueil ou de services d'intégration.

Contrôle de l’immigration

Le Canada, au début du 20e siècle, a une politique d’immigration discriminatoire. Alors qu’il encourage la population anglo-saxonne à venir s’établir au Canada, il fixe des règles pour décourager les Chinois de faire de même. En fait, à partir de 1885, ces derniers doivent payer une taxe assez faramineuse afin d’obtenir leur certificat d’immigration. En 1906 et 1910, le Canada précise sa politique en immigration. Le gouvernement établit alors des catégories d’immigrants et se donne le droit de déporter les ceux qui sont jugés indésirables, comme les pauvres, les aveugles ou les aliénés pour n’en citer que quelques exemples. On met aussi en place un Comité d’inspection des frontières qui s’assure de l’identité des personnes qui passent par la frontière américaine.

Montée de la xénophobie

Pendant la Première mondiale, l’immigration chute drastiquement et les immigrants qui sont originaires de pays ennemis sont refusés. Plusieurs de ceux qui vivent déjà au Canada perdent même certains droits, comme le droit de vote, et certains sont même envoyés dans des camps d’internement. Après la guerre, les immigrants sont jugés selon leur potentiel d’assimilation. Ceux qui ont des opinions religieuses ou politiques qui vont à l’encontre de celles de la majorité risquent l’expulsion du pays. Dans les années 1930, le contexte économique est propice à la xénophobie. La politique en immigration devient encore plus restrictive et on se limite essentiellement à l’accueil d’Américains et de Britanniques qui sont capables de subvenir à leurs besoins. La montée des régimes totalitaires en Europe a des échos jusqu’au Québec et au Canada ; quelques milliers de personnes militent dans le parti national-social chrétien d’Adrien Arcand et affichent ouvertement leur antisémitisme. À l’aube de la Seconde guerre mondiale, plusieurs Juifs tentent d’immigrer au Canada. Malgré leur situation précaire, plusieurs se voient refuser l’accès au pays et on les retourne en Europe, malgré la forte montée de l’antisémitisme et le risque élevé qu’ils soient victimes de persécution.