HQC4 - P6 - Les nationalismes et l'autonomie du Canada - 09 - Église catholique
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Importance de l’effectif religieux
En 1901, les effectifs religieux au Québec sont les parmi plus importants dans le monde par rapport au nombre de fidèles. Ainsi, il y a un prêtre pour 680 fidèles catholiques, et un membre d’une communauté religieuse pour 166 fidèles. Loin de s’estomper, cette tendance à l’augmentation des effectifs se poursuit dans les années suivantes. Trente ans plus tard, en 1931, le nombre de prêtres dans la province a presque triplé ; on en trouve maintenant un pour 576 fidèles et on compte un membre d’une communauté religieuse pour 97 fidèles. Ces hausse sont stimulées par l’augmentation de la population, mais aussi par l’arrivée de plusieurs membres du clergé français ainsi que par le nombre croissant de vocations religieuses.
Influence morale et culturelle
Avec de tels effectifs, il n’est pas étonnant que l’Église catholique soit aussi influente dans la société québécoise du début du 20e siècle. Elle a toujours la mainmise sur le système d’éducation et les services sociaux, ce qui lui permet de transmettre ses valeurs. Cependant avec l’industrialisation et l’urbanisation qui s’accélèrent, l’Église craint de perdre son influence morale et culturelle et utilise plusieurs moyens pour la garder. En voici quelques-uns.
Par exemple, l’Église maintient son influence par la fondation de publications afin de véhiculer ses valeurs. De plus, afin d’encadrer adéquatement les fidèles qui vivent en ville, elle fonde de nouvelles paroisses en milieu urbain. Elle soutient aussi les groupes communautaires qui diffusent ses valeurs, comme les ligues du Sacré Coeur ou la congrégation de la Très-Sainte-Vierge. De plus, elle profite de toutes les occasions pour s’assurer que la population respecte le repos obligatoire et l’interdiction d’assister à des spectacles le dimanche. Elle surveille étroitement films présentés au cinéma, tout comme l’ensemble des oeuvres culturelles, et n’hésite pas à utiliser son pouvoir de censure pour condamner ce qui n’est conforme aux valeurs catholiques.
L’Église exerce aussi son influence dans le monde du travail. Dès la fin du 19e siècle, le Pape Léon XIII dénonce les dérives du capitalisme et s’inquiète des conditions de travail des ouvriers et propose la doctrine sociale de l’Église. Inspirée de celle-ci, le clergé catholique québécois soutient les travailleurs dans leurs luttes et fonde des syndicats catholiques tout en s’opposant au communisme. L’Église s’assure que ses valeurs soient respectées dans le syndicat par la présence d’un aumônier qui assure l’encadrement moral de l’organisation. Le clergé soutient aussi la fondation de l’École sociale populaire, un groupe d’intellectuels composé de laïcs et de clercs qui organise des conférences et rédige des publications afin d’appliquer les principes moraux de la doctrine sociale de l’Église.
L’Église fait aussi la promotion de la colonisation et du mode de vie agricole. Selon elle, la vie en campagne permet d’avoir de meilleurs conditions de vie qu’en milieu urbain et elle permet d’éviter les dérives morales de la ville qui offre trop d’occasions de pécher. L’Église y voit aussi une façon de véhiculer ses valeurs traditionnelles, puisqu’elle se présente comme la gardienne de la tradition canadienne-française ; plusieurs de ceux qui défendent ces idées font partie du courant clérico-nationaliste.
Coopératives
Une coopérative, c’est une entreprise dont l’objectif n’est pas de réaliser des profits, mais plutôt d’offrir des biens ou des services à ses membres, qui sont tous égaux et propriétaires de l'entreprise. En 1900, Alphonse et Dorimène Desjardins fondent la première caisse populaire sur le modèle coopératif à Lévis. L’objectif des caisses Desjardins est de permettre aux petits agriculteurs qui ont besoin moderniser leurs équipements d’avoir accès au crédit, tout en encourageant l’épargne. L’Église soutient activement l’émergence du mouvement coopératif au Québec parce qu’il est basé sur des valeurs défendues par l’Église, comme la solidarité. Puisque les caisses sont soutenues par les curés, chaque paroisse pourra avoir sa caisse populaire Desjardins.
En plus du secteur financier, le monde agricole s’organise aussi en coopératives. Celles-ci permettent aux agriculteurs qui se regroupent de partager les coûts engendrés par la modernisation de leurs pratiques. L’année 1922 marque la fondation de la Coop fédérée, une importante coopérative agricole, même encore aujourd’hui. Elle aide notamment les cultivateurs à faire leur mise en marché et à obtenir de meilleurs prix pour acquérir ce dont ils ont besoin pour mener à bien leur production. Pendant les années 1930 et 40, le mouvement coopératif poursuit sur sa lancée dans toutes sortes de domaines comme la construction, la foresterie et la pêche.
Précision des connaissances
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Reviewed by Jimmy Grenier
on
22 janvier
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