HQC4 - P6 - Les nationalismes et l'autonomie du Canada - 7 - Lutte des femmes

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Accès à l’éducation


À la fin du 19e siècle, les organisations féminines défendent des causes charitables et sont surtout composées de femmes anglophones issues du milieu bourgeois. Cependant, leur rôle est appelé à changer au début du 20e siècle, alors qu’elle militent de plus en plus afin d’être considérées égales aux hommes et luttent pour obtenir les mêmes droits qu’eux. Le clergé craignant l’influence des organisations anglophones, il incitent celles à fonder leurs propres organisations. Ainsi, en 1907, Marie Lacoste-Gérin-Lajoie et Caroline Béique collaborent à la mise sur pied d’une organisation féministe canadienne-française : la Fédération nationale St-Jean-Baptiste. 

À cette époque, si les femmes anglophones ont accès à l’université depuis quelques années déjà, on ne peut en dire autant des francophones. La vaste majorité n’ont pas accès à l’éducation supérieure ou encore l’accès est très limité. Ainsi, des femmes qui désirent pratiquer la médecine, comme Irma Levasseur, doivent s’expatrier aux États-Unis pour recevoir leur formation. Les choses changent quelque peu en 1908 quand un premier collège classique féminin est fondé par soeur Sainte-Anne-Marie, la supérieure de la Congrégation Notre-Dame. Marie Lacoste Gérin-Lajoie est la première à y obtenir un diplôme. Même si dans les années 1920, les portes de l’enseignement supérieur semblent s’ouvrir peu à peu aux femmes, elles n’ont toutefois pas accès aux mêmes programmes que les hommes et leurs diplômes ne sont pas reconnus avec la même valeur.


Marché du travail


Dans la société traditionnelle du Québec du début du siècle, la place d’une femme est au foyer et non pas sur le marché du travail. Elles représent tout de même 16% de la main-d’oeuvre en 1901. Non mariées pour la majorité, la plupart occupent des emplois peu spécialisés, donc moins bien rémunérés. Même lorsqu’elles occupent le même emploi que les hommes, comme dans des manufactures par exemple, les femmes reçoivent un salaire inférieur à celui des hommes. La lutte des femmes pour de meilleures conditions de travail s’amplifie dans les années 1920 avec des plusieurs grèves ouvrières. En 1928, celles qui sont dans le secteur textile et de la chaussure obtiennent un salaire minimum, mais la situation n’est pas réglée : la lutte continue dans les années 1930 avec d’autres grèves ouvrières dirigées par des femmes comme Léa Roback
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Reconnaissance juridique


En 1902, est publié par Marie Lacoste Gérin-Lajoie le traité de droit usuel, un document de vulgarisation du droit civil. Malgré cet ouvrage, qui aide les femmes à connaître leurs droits et obligations, le code civil de 1866, qui est encore en vigueur à l’époque, reste inégalitaire. Ainsi, les femmes sont toujours considérées comme des personnes mineures au sens de la loi et soumises à l’autorité de leur père ou de leur mari. Les mentalités ont tendance à changer dans les années 1920, alors que les femmes s’émancipent par leur style vestimentaire et leur attitude. La commission Dorion, instituée en 1929, amène le gouvernement à apporter quelques changements au code civil l’année suivante, mais malgré ces changements, les femmes n’obtiennent toujours pas la reconnaissance juridique.


Droit de vote et d’éligibilité

C’est au niveau politique que les gains des femmes sont les plus remarquables. Depuis le début du siècle, les suffragettes du Royaume-Uni militent afin d’obtenir le droit de vote et d’éligibilité, des revendications qui trouvent écho jusqu’ici, malgré l’opposition de l’élite conservatrice et cléricale. Durant la Première guerre mondiale, les femmes qui sont enrôlées dans l’armée, à titre d’infirmières, par exemple, obtiennent le droit de vote au fédéral, tout comme celles qui sont apparentées à un homme qui sert dans l’armée. Ce droit de vote est étendu l’année suivante à toutes les femmes. Les Québécoises doivent toutefois patienter au niveau provincial puisque le clergé, encore très influent dans la province, l’élite intellectuelle et même certains groupes de femmes s’opposent toujours au suffrage féminin. Dans les années 1930, des militantes féministes comme Idola St-Jean et Thérèse Casgrain tentent à plusieurs fois, mais sans succès, de faire adopter par le Parlement un projet de loi qui leur accorderait le droit de vote. Il faut attendre la fin des années 1930 pour que le parti libéral fasse du droit de vote et d'éligibilité féminin une promesse électorale, un droit que leur accorde finalement le gouvernement Godbout en 1940.

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