HQC4 - P6 - Les nationalismes et l'autonomie du Canada - 15 - Seconde Guerre mondiale

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Climat politique et économique européen


À l’issue de la Première guerre mondiale, le traité de Versailles est signé entre l’Allemagne et les Alliés.  Ce traité est très sévère envers l’Allemagne qui est désignée comme responsable du déclenchement du conflit et se voit imposer de lourdes conditions de paix.  Elle doit payer des réparations aux Alliés, subir des pertes territoriales et voit sa capacité militaire restreinte.  Perçu comme une humiliation par les Allemands, le traité de Versailles est un des facteurs qui permet la montée du nazisme d’Adolf Hitler.  Après avoir vainement tenté de prendre le pouvoir par un coup d’État en 1923, Hitler rédige en détention le livre qui sera la base de son programme politique : Mein Kampf.  Dix ans plus tard, alors que l’Allemagne subit encore les contrecoups du traité de Versailles, il profite du climat morose de la Grande dépression pour se faire élire après plusieurs tentatives infructueuses.  Une fois au pouvoir, il installe un régime totalitaire et se débarrasse de ses opposants politiques et applique une politique antisémite. Il défie plusieurs clauses du traité de Versailles, notamment en procédant à la remilitarisation de  l’Allemagne dans le but de reprendre ce qu’il juge être l’espace vital nécessaire au IIIe Reich allemand.  Pour ce faire, il annexe l’Autriche-Hongrie, puis il s’en prend à la Tchécoslovaquie en 1938.  Sous prétexte de préserver la paix, les grandes puissances européennes tentent de l’apaiser à la conférence de Munich, en 1938.  En 1939, l’Allemagne signe secrètement avec l’URSS un pacte de non-agression et les armées d’Hitler en profitent pour envahir la Pologne peu de temps après.  C’en est trop pour l’opinion publique européenne.  La France et le Royaume-Uni à déclarent la guerre à l’Allemagne le 3 septembre 1939, ce qui déclenche officiellement la Seconde guerre mondiale.  

Gouvernement de guerre


Depuis qu’il a obtenu son autonomie avec le statut de Westminster de 1931, le Canada peut diriger lui-même ses affaires extérieures.  Le Premier ministre du Canada, William Lyon Mackenzie King, peut donc déclarer la guerre à l’Allemagne le 10 septembre 1939.  Le souvenir douloureux de la conscription de 1917 est toujours présent, surtout au Québec, mais Mackenzie King a fait la promesse de n’envoyer que des volontaires cette fois. Par contre la Loi sur les mesures de guerre est appliquée de nouveau, comme en 1914, ce qui amène le rétablissement de plusieurs mesures exceptionnelles.  Ainsi, des pouvoirs spéciaux sont accordés au gouvernement, comme celui de diriger par décrets, mais aussi de limiter les libertés civiles.  C’est cette loi qui permet aux autorités d’envoyer des ressortissants des pays ennemis, mais aussi des citoyens canadiens d’origine étrangère dans des camps d’internement. 

D’autre part, en plus d’imposer la censure, le gouvernement met à contribution tous les médias afin de faire sa propagande de guerre : les affiches, le cinéma et la radio sont utilisées pour créer un climat de guerre.  D’autre part, le gouvernement prend le contrôle de l’économie qu’il oriente en fonction de ses besoins militaires.  


Plébiscite sur la conscription


Les premiers contingents de volontaires canadiens sont envoyés au Royaume-Uni avant la fin de l’année 1939.  C’est au printemps 1940 que l’Allemagne passe à l’offensive.  Le Danemark et la Norvège (avril) sont d’abord vaincus ; ensuite, c’est au tour des Pays-Bas, du Luxembourg, de la Belgique puis de la France de subir la défaite.  Le blitzkrieg, la guerre-éclair, est efficace.  À l’été 1940, le 3e Reich s’étend déjà sur une bonne partie de l’Europe.  Le Royaume-Uni résiste toujours, malgré les bombardements incessants de la Luftwaffe, l’aviation allemande. C’est la bataille d’Angleterre, qui s’étire jusqu’en 1941.  Après avoir signé une alliance avec l’Italie et le Japon en 1940, l’Allemagne décide en 1941 de s’en prendre à l’URSS et de lancer l’opération Barbarossa en juin, alors que les États-Unis entrent officiellement dans le conflit après l’attaque de Pearl Harbor en décembre.

Pendant ce temps, au Canada, le Premier ministre Mackenzie King impose, dès 1940, l’enregistrement obligatoire de toute personne âgée de 16 à 60 ans afin de coordonner l’effort de guerre.  Cependant, seuls des volontaires sont envoyés outre-mer ; ils sont envoyés en Angleterre dans l’attente qu’on les envoie au combat. En 1942, les besoins en troupes sont grands et la situation militaire en Europe est difficile pour les Alliés.  Cependant, Mackenzie King a les mains liées par sa promesse de ne pas imposer de conscription.  Pour se sortir de cette l’impasse et pouvoir imposer le service militaire obligatoire, le Premier ministre organise un plébiscite national et demande à la population son avis : Mackenzie King peut-il revenir sur sa promesse de ne pas imposer la conscription et le service militaire outre-mer obligatoire ?

Deux camps s’organisent, le OUI et le NON.  Ceux qui sont d’accord avec la conscription incitent la population à voter OUI au plébiscite afin de permettre à King de revenir sur sa promesse.  Les nationalistes canadiens-français, qui soutiennent le NON, se regroupent dans la Ligue pour la défense du Canada.  À l’issue d’une campagne tumultueuse où plusieurs figures importantes sont venus inviter la population à voter NON, on constate que le pays est fortement divisé.  Au Québec, la majorité de la population montre son désaccord en votant majoritairement NON.  Par contre, au niveau Canadien, c’est plutôt le OUI qui l’emporte.  Mackenzie King, est libéré de sa promesse et fait adopter une loi qui lui permet d’imposer la conscription si elle s’avère nécessaire.

Au Québec, cette deuxième crise de la conscription a des conséquences politiques importantes.  Élu en 1939 en partie grâce à la collaboration du Parti libéral fédéral, le Premier ministre du Québec, le libéral Adélard Godbout, avait manifesté en campagne électorale son opposition à la conscription et s’était même engagé à démissionner de son poste si elle était tout de même imposée.  En 1944, l’insatisfaction causée par le plébiscite au Québec lui a fait perdre ses élections.  Il est battu par Maurice Duplessis, de l’Union nationale.  Un nouveau parti nationaliste canadien-français, le Bloc populaire canadien, récolte même quatre siège à cette élection.  Malgré cette défaite, le gouvernement Godbout a pu dans son mandat, en temps de guerre, mettre en place plusieurs mesures de modernisation du Québec qui contrastent avec celles de Duplessis qui l’a précédé.


En 1940, il accorde aux femmes québécoises le droit de vote aux élections provinciales, alors qu’en 1943, il rend la fréquentation scolaire obligatoire jusqu’à l’âge de 14 ans.  En 1944, le gouvernement Godbout nationalise la Montreal Light Heat and Power Company pour créer ce qui deviendra Hydro-Québec.  En plus de la conscription, on lui reproche d’avoir collaboré été trop mou vis-à-vis Ottawa qui a pu créer des programmes sociaux comme l’assurance-emploi qui est de juridiction provinciale.

Effort de guerre des hommes et des femmes



Pendant ce temps, en Europe, la situation est difficile.  En 1942, plusieurs Canadiens périssent lors du raid de Dieppe, une attaque en France occupée qui s’est avérée un fiasco militaire avec la mort de 916 Canadiens.  Cependant, à partir de 1943, le rapport de force change et désormais,  les Alliés prennent l’avantage de la guerre . Les Canadiens contribuent militairement à la reconquête de l’Italie qui débute en juillet suite au débarquement de Sicile.  Mussolini du pouvoir, alors que les soviétiques repoussent progressivement les Allemands de leur territoire.   En août, les chefs des puissances alliées se réunissent à Québec au château Frontenac pour y discuter stratégie.

Le 6 juin 1944, c’est le débarquement de Normandie, une opération militaire d’envergure qui est une réussite pour les Alliés.  La libération de la France se poursuit dans les mois suivants.  La guerre tire à sa fin et les grandes puissances se réunissent à nouveau en septembre à Québec pour discuter des suites de la guerre.  Plus tard à l’automne, Mackenzie King a recours à la conscription qui avait été prévue initialement. 2500 sur les 16 000 soldats conscrits Canadiens, prennent part aux combats.  

Au Canada, l’effort de guerre se fait en bonne partie par l’industrie de guerre.  Un nouveau ministère, celui des Munitions et des Approvisionnements, est créé afin de coordonner les efforts de ravitaillement du Canada.  L’industrie canadienne est mise à contribution afin de fournir les munitions et les équipements militaires nécessaires aux combats.  Des usines sont ouvertes, alors que d’autres sont converties afin de répondre aux besoins de l’armée canadienne et britannique.   

La population en général fait son effort de guerre en se voyant de nouveau imposer le rationnement de certains produits comme le caoutchouc, la viande, l’essence, le sucre et le beurre.  Afin d’en contrôler la quantité consommée, des coupons de rationnements sont émis et distribués à la population.   La propagande de guerre incite la population à économiser et à récupérer le plus possible afin d’éviter le gaspillage des ressources.  Sur le plan financier, la population est invitée à acheter des Obligations de la Victoire afin de permettre au gouvernement d’avoir les ressources financières dont il a besoin en temps de guerre.


Les prix, tout comme les salaires, sont fixés par le gouvernement afin d’éviter l’inflation. Cependant, les syndicats sont en position de force puisqu’il y a pénurie de main d’oeuvre, ce qui leur permet d’obtenir du gouvernement des modifications aux lois ouvrières. (obligation de négocier)

Les femmes sont à nouveau mises à contribution durant la Seconde guerre mondiale alors qu’elles remplacent les hommes dans les usines.  Elles assurent la production de matériel militaire en plus de continuer à vaquer à leurs obligations familiales.  L’armée recrute aussi du personnel féminin.  Celles qui sont choisies font partie du Canadian Women’s army Corps.  Elles occupent des emplois ne nécessitant pas le maniement d’armes et sont la plupart du temps reléguées à des tâches traditionnellement féminines, comme la cuisine, la lessive ou des tâches administratives, mais certaines occupent des emplois plus spécialisés qui nécessitent une formation dans des domaines techniques ou mécaniques.

Démobilisation


En avril 1945, l’Allemagne est encerclée par les forces Alliées et la Berlin, la capitale, est occupée par les soviétiques.  Le 8 mai, les Allemands capitulent sans conditions, ce qui met un terme à la guerre en Europe, mais le conflit n’est pas terminé pour autant en Asie où le Japon résiste toujours.  Les bombes atomiques d’Hiroshima et Nagasaki mettront point final à la Seconde guerre mondiale, le pire conflit militaire de l’histoire.  Le Canada a lourdement contribué à celui-ci avec ses 610 000 Canadiens ayant combattu en Europe, ses 45 000 morts et ses 55 000 blessés.  Un ministère, celui des Anciens combattants, est mis sur pied afin de d’apporter l’aide nécessaire aux vétérans qui reviennent peu à peu au pays.  Plusieurs de ceux-ci restent en Allemagne jusqu’en 1946 pour assurer l’occupation du pays par les Alliés, alors que les autres sont rapatriées graduellement au pays.  À leur retour, les anciens combattants peuvent être soignés ou recevoir des rentes d’invalidité, ou encore reprendre leur vie civile.  Ils peuvent recevoir différentes formes d’aide financière pour retourner aux études ou encore pour se procurer une maison.

Précision des connaissances



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