HQC4 - P6 - Les nationalismes et l'autonomie du Canada - 14 - Remises en question du capitalisme

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Keynésianisme


Avant 1929, la plupart des économistes adhèrent aux vertus du système capitaliste ainsi qu’au libéralisme économique.  Selon eux, il faut laisser au marché le plus de libertés possible et garder au minimum l’intervention de l’État dans l’économie.  Les crises économiques alors sont considérées passagères ; quand elles surviennent, le marché doit  s’ajuster et la reprise viendra d’elle-même.  Cependant, la Grande dépression des années 1930 sera l’occasion pour d’entre eux de remettre en question le capitalisme et le libéralisme classique.

John Maynard Keynes, un économiste britannique, est d’avis que l’État doit jouer un rôle important dans l’économie  Selon son école de pensée, le keynésianisme, la situation d’équilibre entre l’offre et la demande ne reviendra pas d’elle-même.  En période de crise économique, l’État doit jouer un rôle stabilisateur et stimuler la consommation en augmentant ses propres dépenses et en réduisant ses impôts, quitte à créer des déficits budgétaires.  De cette façon, il stimule la demande, ce qui amène une hausse de la production et diminue ainsi le chômage.  Le Canada est un des premiers pays à mettre en pratique certains principes du keynésianisme dès la fin des années 1930.


Idéologies sociopolitiques


Il existe au Canada un parti communiste depuis 1921.  Présent surtout dans le monde syndical dans les années 1920,  la Grande dépression lui permet de gagner en notoriété dans les années 1930.   Selon ce mouvement d’extrême-gauche, qui est inspiré par des philosophes du 19e siècle comme Marx et Engels, il faut renverser le système capitaliste par la révolution et mettre fin à la lutte des classes entre les ouvriers et les patrons.  Ainsi, il faut remplacer la démocratie parlementaire par une dictature des ouvriers.  En 1917, la révolution russe qui mène à la création de l’U.R.S.S. s’inspire du communisme.  Au Canada,
dans les années 1930, le parti communiste est considéré illégal, ce qui explique l’arrestation de plusieurs de ses dirigeants.

Un autre mouvement de gauche gagne en popularité dans les années de crise :il s’agit du socialisme.  Moins radical que le communisme, il ne rejette pas complètement le capitalisme et la démocratie.  Il propose toutefois de réduire les inégalités sociales par une intervention accrue de l’État dans l’économie.   Au Canada, un parti socialiste est fondé en 1932 : le Cooperative Commonwealth Federation.  Dans son manifeste fondateur, il propose des programmes sociaux universels comme les soins de santé gratuits, mais aussi la nationalisation de certaines activités économiques.


Le fascisme, quant à lui, est un mouvement de pensée d’extrême droite qui se manifeste pendant les années 30.  Inspiré par Benito Mussolini, qui est au pouvoir en Italie à cette époque, ce mouvement ultranationaliste propose un régime totalitaire dans lequel la démocratie et le système capitaliste sont remplacés par une dictature militaire dans laquelle le chef joue le rôle de guide suprême.   Au Québec, le fascisme s’incarne dans la personne d’Adrien Arcand, fondateur du Parti national social chrétien, qui s’inspire ouvertement des idées nazies d’Adolf Hitler dont il reprend les traits racistes et antisémites.  Lui et ses chemises bleues, à travers des manifestations et des publications, font connaître ce mouvement qui restera tout de même marginal et qui sera déclaré illégal pendant la Seconde guerre mondiale.

La Crise amène aussi l’émergence d’un mouvement populiste conservateur appelé le crédit social.  Pour relancer l’économie, il propose, entre autres mesures, de stimuler la consommation en faisant la distribution d’argent à la population sous la forme d’un crédit social.  Ce mouvement deviendra un parti politique est surtout populaire dans l’ouest canadien.

Au Québec, une lutte interne au parti libéral, qui est au pouvoir depuis 1905, amène la création de l’Action libérale nationale.  Inspiré par le Programme de restauration sociale de l’Église, leur parti politique forment une alliance électorale avec le parti conservateur de Maurice Duplessis lors des élections de 1935.  Même si les libéraux conservent le pouvoir, des scandales forcent la démission du Premier ministre Taschereau l’année suivante, ce qui entraîne le déclenchement de nouvelles élections.  Cette fois, l’Action libérale nationale et le parti conservateur fusionnent pour former un nouveau parti : l’Union nationale.  Maurice Duplessis est choisi chef et remporte les élections : il est au pouvoir entre 1936 à 1939.  Devenu Premier ministre, Duplessis reprend certains thèmes de l’action libérale nationale comme la promotion du mode de vie rural, ce qui fait qu’il obtient l’appui du clergé.  Par exemple, il met en place le programme du Crédit agricole afin d'aider les cultivateurs à moderniser leurs équipements et il encourage la colonisation.  Par contre, il renie plusieurs principes de l’Action libérale nationale comme la nationalisation de l’électricité et son mandat est marqué par des politiques conservatrices comme la lutte au syndicalisme au communisme.


Précision des connaissances





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