HQC4 - P6 - Les nationalismes et l'autonomie du Canada - 13 - Grande dépression

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Krach boursier de 1929


Les années 1920 se caractérisent par une période de prospérité économique.  Les entreprises augmentent leur production, ce qui fait diminuer le chômage.  La population est optimiste, notamment parce que son niveau de vie augmente.  L’accès au crédit est plus facile, ce qui permet à plus de personnes de se procurer des biens de consommation.   Plusieurs investisseurs, encouragés par cette vigueur de l’économie, n’hésitent pas à faire de la spéculation ; ils empruntent de fortes sommes d’argent afin d’acheter des actions d’entreprises sur le marché boursier dans l’espoir de les revendre à profit un peu plus tard.  La grande demande de ces actions fait augmenter la valeur de celles-ci.

Or, à la fin des années 20, la population est de plus en plus endettée.  La consommation a ses limites et la demande ne suffit plus pour écouler les stocks des entreprises.  Les produits invendus s’accumulent dans les entrepôts.   En octobre 1929, suite à cette surproduction, plusieurs entreprises annoncent qu’elles font moins d’argent ; elles baissent leur production et leurs prix, ce qui sème l’inquiétude chez les détenteurs d’actions.  Comme celles-ci n’offriront pas le rendement souhaité, plusieurs investisseurs tentent de vendre leurs actions avant qu’elles ne baissent de valeur, ce qui ne fait qu’accentuer leur chute puisqu’il y a plus de vendeurs que d’acheteurs.  

Le 24 octobre 1929, c’est le jeudi noir, le krach boursier.  La panique s’empare de la bourse de New York et le marché s’effondre.  Plusieurs investisseurs sont ruinés.  ceux qui ont utilisé le crédit pour acheter des actions sont incapables de rembourser les banques, ce qui déstabilise le secteur financier.  Entraînées dans cette débâcle, plusieurs entreprises font faillite ou baissent drastiquement leur production, ce qui entraîne les États-Unis vers une crise économique sans précédent : c’est le début de la Grande Dépression.  Celle-ci s’étendra au Canada et en Europe dans les années 1930.


Problèmes socioéconomiques


Les effets du krach boursier ne tardent pas à se faire sentir au pays. Comme la demande diminue aux États-Unis, les exportations canadiennes sont en baisse.  Celles-ci doivent alors elles aussi s’ajuster et diminuer leur production, ce qui occasionne des pertes d’emploi de ce côté-ci de la frontière.  La hausse importante du chômage, surtout dans les villes, n’est pas la seule conséquence.  Plusieurs de ceux qui ont la chance de conserver leur emploi se voient imposer des baisses de salaire, ce qui signifie que malgré la baisse des prix, leur pouvoir d’achat diminue.  Dans un pareil contexte, certains estiment que la présence des femmes sur le marché du travail enlève de bons emplois aux pères de famille.  Les immigrants, dont on limite l’entrée au pays, ont aussi plus de mal à se trouver un emploi.


Ce chômage élevé, à une époque où l’État n’intervient pratiquement pas dans les affaires sociales, rend les conditions de vie très difficiles.  Pour boucler leur budget, plusieurs doivent faire des choix déchirants et diminuer leurs dépenses, ce signifie parfois se priver de manger.  Ainsi, la malnutrition atteint des proportions préoccupantes, avec les problèmes de santé qui viennent avec. Certains familles locataires se voient évincés de leurs logement puisqu’elles sont incapables de payer le loyer à leur propriétaire.    Par conséquent, il y a de plus en plus de sans-abris en ville et plusieurs se voient contraints de mendier.  Cette misère qui se généralise en ville a moins d’effet dans les milieux ruraux puisque les cultivateurs peuvent se nourrir avec leur production agricole.


Colonisation


Le fait que les ruraux s’en sortent mieux durant la Crise inspire le clergé qui voit dans ce mode de vie le remède à tous les maux causés par l’industrialisation.  Pour eux, la solution au problème du chômage en ville passe par le retour à la terre.  Entre 1932 et 1939, le gouvernement du Québec fait sienne cette proposition et met sur pied des plans afin de relancer la colonisation.  Il offre des subventions pour faciliter l’installation de colons dans des régions comme l’Abitibi et le Témiscamingue, l’Outaouais, le Bas-St-Laurent et la Gaspésie.

Malgré les efforts de l’État et du clergé pour recruter des colons, le succès de cette vague de colonisation est mitigé.  Plusieurs de ces colons ont du mal à s’adapter à leur nouvelle vie agricole.  Les terres qui leurs sont offertes sont peu fertiles.  Ils n’ont pas d’expérience en agriculture et ils sont laissés à eux-mêmes.  Plusieurs d’entre eux choisiront de retourner en ville quand l’économie ira mieux ou se trouveront un emploi dans d’autres secteurs comme les forêts ou les mines.


Mesures des gouvernements fédéral et provincial


Au début de la Crise, les gouvernements tardent à réagir.  L’économie étant un cycle, ils sont d’avis que la situation se résorbera d’elle même avec le temps.  Cependant, les organismes de charité et le clergé, qui s’occupent des services sociaux à cette époque, sont rapidement dépassés par les événements.  Malgré tous leurs efforts, ils ne parviennent pas à répondre aux besoins des nécessiteux.  Devant l’urgence, les gouvernements se voient ainsi forcés d’agir.  

Au début de la Crise, les différents paliers de gouvernements tentent de créer de l’emploi en se lançant dans une vaste campagne de travaux publics.  Les chômeurs sont engagés afin de construire des routes, des aqueducs, des édifices d’utilité publique et d’autres infrastructures.  Cependant, cette mesure économique a peu d’effets.  Au niveau social, les trois paliers de gouvernements collaborent ensemble pour offrir de l’aide à la population dans le besoin sous la forme de secours directs.  Ils émettent des coupons, distribués aux familles nécessiteuses, qui peuvent être échangés contre de la marchandise et de la nourriture.  Cette mesure ne suffit pas à sortir de la Crise, mais permet toutefois d’en atténuer les effets.

Pour éviter le désordre social, le gouvernement fédéral met aussi sur pied des camps de travail pour les chômeurs.  Ceux-ci sont logés et nourris, en plus d’obtenir un maigre salaire, en échange de leur travail.  Cette mesure, plus sociale qu’économique, permet d’éviter que ces hommes ne se retrouvent à la rue.  Malgré ces mesures, au milieu des années 1930, on s’enlise dans la Crise, ce qui suscite de plus en plus du mécontentement dans la population.

Aux États-Unis, le président Franklin Delano Roosevelt propose le New deal, un plan qui veut que l’État intervienne davantage dans l’économie.  Le premier ministre du Canada, Richard Bedford Bennett, met du temps à se laisser convaincre, mais il s’inspire finalement de Roosevelt pour proposer son propre New Deal en 1935.  Par exemple, il met sur pied une banque centrale, la Banque du Canada, qui sert entres autres à stabiliser le système financier et à émettre la monnaie.  En campagne électorale, Bennett propose aussi la création de programmes sociaux ainsi que différentes mesures pour les travailleurs.  Cependant, pour Bennett, c’est trop peu trop tard.  Il est battu aux élections et il faudra attendre pour que ces idées ne soient mises en application.  Au Canada comme partout ailleurs où la crise sévit, les voix se font de plus en plus pressantes pour une remise en question plus profonde du système capitaliste lui-même.


Précision des connaissances





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