HQC4 - P7 - La modernisation du Québec et la Révolution tranquille - 6 - Fédération canadienne
Vidéo
Programmes fédéraux dans le domaine social
Suite à la Commission Rowell-Sirois, tenue entre 1937 et 1940, il est devenu de plus en plus clair que les intentions du gouvernement fédéral sont d’intervenir dans le domaine social afin de bâtir, au Canada, un véritable État-Providence. Déjà, pendant la guerre, le gouvernement fédéral met sur pied un programme national d’assurance-chômage, une mesure qui a nécessité la réouverture de la constitution puisqu’il s’agit d’un pouvoir provincial. En 1945, un programme d’allocations familiales est lancé par le gouvernement de Mackenzie King, ce qui entraîne le mécontentement de Maurice Duplessis au Québec, qui cherche à défendre les pouvoirs du Québec en matière sociale. Le fait que les chèques soient versés aux mères de famille, dans un Québec où règne toujours les idées conservatrices, n’est pas étranger à cette réticence. En 1951, suite à une conférence fédérale-provinciale, un autre amendement constitutionnel est fait pour permettre l’instauration au Canada d’un programme universel de pensions de vieillesse pour les personnes âgées de 70 ans et plus. Cependant, Duplessis se montre plus ferme dans sa défense de l’autonomie provinciale lorsque le gouvernement fédéral tente d’intervenir en éducation et en santé. Duplessis refuse les subventions que le gouvernement St-Laurent souhaite verser aux universités, tout comme il aussi refuse que le Québec adhère au programme canadien d’assurance-hospitalisation. jugeant cet interventionnisme fédéral comme de l’ingérence.
Continentalisation de l’économie
Après la Seconde guerre mondiale, l’économie Canadienne devient de plus en plus dépendante de l’économie américaine. En plus d’être la plus importante source d’investissements étrangers, les États-Unis sont notre principal partenaire commercial en ce qui concerne exportations et nos importations. Stimulée par la reconstruction européenne, la forte croissance économique des États-Unis amène un grand besoin de ressources naturelles dont dispose le Canada, ce qui stimule son économie à son tour. Cette intégration des économies canadienne et américaine est appelée continentalisation de l’économie. Celle-ci est symbolisée par la voie maritime du St-Laurent, qui est inaugurée en 1959. Construite en partenariat avec les États-Unis, elle est constituée d’un système de canaux et d’écluses qui permet de soulever les navires au-dessus du niveau de la mer et leur permet donc de passer d’un lac à l’autre jusqu’au lac Érié. De manière plus large, elle fait partie d’une route maritime qui permet de naviguer les 3700 kilomètres qui séparent Duluth, en bordure du Lac Supérieur, à l’Atlantique.
Commission Laurendeau-Dunton
Au début des années 1960, les Canadiens-français se sentent de plus en plus exclus dans leur propre pays. Foyer principal des francophones au Canada, les Québécois deviennent de plus impatients, poussés par un mouvement indépendantiste qui gagne en popularité. Pour répondre à ce mécontentement, le gouvernement libéral de Lester B. Pearson met en place, en 1963, la commission d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme, qu’on appelle plus souvent la Commission Laurendeau-Dunton, le nom de ses deux co présidents : André Laurendeau et Davidson Dunton. Son mandat est de faire au gouvernement des recommandations afin de mieux reconnaître la dualité des deux culture au Canada. Dans le cadre de leurs travaux, les commissaires mettent en évidence la sous-représentation des francophones dans les institutions fédérales, mais aussi leur infériorité économique. Le bilan de la commission est cependant mitigé. Elle formule plusieurs recommandations, dont celle de reconnaître le français et l’anglais comme langues officielles du Canada. Le premier Ministre Pierre-Elliott Trudeau donne suite à cette recommandation en 1969 en faisant adopter la Loi sur les langues officielles. Cependant, pour bien des Québécois plus nationalistes, cette mesure est jugée insuffisante. Alors qu’ils cherchent à faire reconnaître l’idée des deux peuples fondateurs, Trudeau est plutôt d’avis qu’il faille défendre le multiculturalisme au Canada.
Négociations constitutionnelles
En 1949, la fédération canadienne accueille sa dixième province avec l’addition de Terre-Neuve, à la suite de la tenue de deux référendums. D’autre part, le gouvernement fédéral a tenu plusieurs rencontres avec les provinces afin de modifier la constitution, par exemple lorsque le gouvernement fédéral met en place un l’impôt sur le revenu ou lorsqu’il intervient dans des champs de compétence des provinces. Un fait demeure cependant, il faut faire appel au Parlement britannique chaque fois qu’un amendement constitutionnel est nécessaire, même si le Canada est un pays autonome du Royaume-Uni depuis 1931.
Rapatrier la constitution devient de plus un plus un enjeu prioritaire pour le gouvernement fédéral dans les années 1960. Or, il n’existe aucun mécanisme pour amender la celle-ci, une fois qu’elle serait ramenée au pays. Dans les faits, qui aurait le pouvoir de décider des futures modifications constitutionnelles? Personne n’a la réponse et trouver une formule pour la modifier devient une condition au rapatriement. Le Québec, quant à lui, réclame davantage d’autonomie du Canada et en fait de cette demande une condition au rapatriement. Alors que Jean Lesage demande un statut particulier pour le Québec dans le Canada, son successeur Daniel Johnson va plus loin avec le slogan Égalité ou indépendance. En plus du statut particulier pour le Québec, foyer principal des francophones, il exige que ceux-ci soient considérés de manière égale aux anglophones dans la fédération, sinon il envisage l’éventualité de la quitter.. Cette vision autonomiste contraste avec celle de Pierre-Elliott Trudeau, qui est plus centralisateur et désire joindre à la constitution une charte des droits.
En 1971, une conférence constitutionnelle est organisée à Victoria, en Colombie-Britannique, afin de dénouer l’impasse. C’est Robert Bourassa, devenu premier ministre l’année précédente, qui représente le Québec et qui refuse l’offre constitutionnelle faite par le gouvernement fédéral, jugeant qu’elle est insuffisante puisqu’elle n’accord pas de nouveau pouvoir au Québec en matière sociale. L’unanimité est nécessaire, il n’y aura cette année là ni rapatriement, ni amendement constitutionnel et le problème demeure entier, la constitution est toujours au Royaume-Uni.
Précision des connaissances
Documents iconographiques utilisés
Sources complètes à venir
HQC4 - P7 - La modernisation du Québec et la Révolution tranquille - 6 - Fédération canadienne
Reviewed by Jimmy Grenier
on
27 avril
Rating:
Aucun commentaire