HQC4 - P7 - La modernisation du Québec et la Révolution tranquille - 11a - Révolution tranquille - Partie 1

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Mesures économiques et sociales progressistes


En 1959, Maurice Duplessis meurt.   L’Union nationale termine son mandat en se choisissant un nouveau chef et c’est  Paul Sauvé qui est désigné.  Bien que ce dernier veuille prendre ses distances avec l’époque de Duplessis, il n’a pas le temps de laisser sa marque puisqu’il meurt à son tour quelques mois plus tard.   Aux élections de 1960,  c’est Antonio Barrette, le nouveau chef de l’Union nationale, qui doit affronter le Parti libéral de Jean Lesage.   Les libéraux, avec leur slogan, “C’est le temps que ça change”, ne laissent aucun doute sur leurs intentions.    Le Parti libéral, qu’on surnomme l’Équipe du tonnerre, remporte les élections et Jean Lesage devient Premier ministre de la province.  

Contrairement à l’Union nationale de Duplessis, qui se voulait plus conservatrice,  les libéraux de Jean Lesage sont d’avis que la modernisation du Québec doive s’opérer grâce à des mesures sociales et économiques progressistes, donc par une plus grande intervention de l’État.  Ils enclenchent alors une série de réformes et construisent au Québec un véritable État-Providence.  Les changements  sont si profonds et si rapides que les observateurs de l’époque parlent d’une véritable Révolution tranquille, un nom que les historiens utilisent encore aujourd’hui pour caractériser les années 1960, en opposition avec la période précédente qui est , davantage caractérisée par le conservatisme et le cléricalisme, que les opposants de Duplessis qualifient de Grande noirceur.  Les principales réformes de la Révolution tranquille sont mises en place sous le mandat de Jean Lesage, entre 1960 et 1966.  Cependant, le retour de l’Union nationale au pouvoir, avec le Premier ministre Daniel Johnson, en 1966, ne remet pas en question les réformes amorcées sous les libéraux.  Au contraire, l’Union nationale poursuit la création de l’État-Providence québécois.


Déconfessionnalisation


Dans les années d’après-guerre, on assiste au Québec à des changements graduels dans les mentalités et les valeurs, mais dans les années 1960, l’Église perd brusquement son autorité dans à peu près tous les domaines de la société, alors qu’on observe la laïcisation de la plupart des institutions du Québec..  Ainsi, plusieurs organisations prennent leur distances avec le clergé en modifiant leur nom et leur structure, alors que plusieurs prêtres et membres de communautés religieuses décident de défroquer.  On ose alors davantage critiquer l’Église et son emprise sur la pensée ; c’est le cas notamment de Jean-Paul Desbiens, alias le Frère Untel, qui critique les lacunes du système d’éducation dans les Insolences du frère Untel, un livre publié en 1960.  Peu après, le gouvernement Lesage entreprend une vaste réforme du système d’éducation dont un des éléments central est la déconfessionnalisation.  Le secteur de la Santé et des services sociaux est aussi touché par la laïcisation de l’État.  Peu après son élection, le gouvernement libéral adopte l’assurance-hospitalisation, une loi qui assure à tous la gratuité des soins hospitaliers, mais il adopte aussi la lois sur les hôpitaux, qui place la gestion de ceux-ci sous le contrôle de l’État en dehors de l’influence de l’Église.  À partir de ce moment, la gestion des établissements hospitaliers se fait pas des laïcs.

Création de ministères et de sociétés d’État


Une des réformes les plus importantes de la Révolution tranquille, c’est celle qui s’opère en éducation, afin de combler le retard du Québec dans ce domaine.  Dès 1961, avec la Grande charte de l’Éducation, les grands principes de la réforme sont établis par le gouvernement.  La fréquentation de l’école devient obligatoire et gratuite jusqu’à 15 ans.  Ainsi, en plus de la laïcisation déjà évoquée, la démocratisation de l’éducation devient un des grands principes des changements annoncés.  Le gouvernement confie à la commission Parent le soin d’enquêter et de faire état de la situation en éducation au Québec.  En plus de proposer une vaste réforme dans les structures administratives et les ordres d’enseignements, en créant notamment des polyvalentes qui seront mixtes, le rapport Parent propose la création d’un Ministère de l’Éducation, ce qui sera chose faite en 1964.  C’est à Paul Gérin Lajoie qu’est confié le mandat d’être le premier Ministre de l’Éducation.  

D’autre part, la volonté d’intervenir activement dans le domaine social et dans le domaine économique amène le gouvernement à mettre sur pied une panoplie d’autres nouveaux ministères et sociétés d’État.   En 1961, le Ministère des richesses naturelles est mis sur pied.  René Lévesque, qui est est le ministre, propose de compléter la nationalisation de l’électricité amorcée en 1944 par Adélard Godbout en rachetant du secteur privé l’ensemble des compagnies hydroélectriques du Québec.   L’envergure du projet pousse le gouvernement à déclencher des élections en 1962 pour recevoir l’appui de la population.  Les libéraux sont réélus après avoir fait campagne avec le slogan “Maîtres chez-nous”,
et concrétisent ce projet qui fait d’Hydro-Québec une des plus importantes sociétés d’État de la Révolution tranquille.

D’autre part, au tournant des années 1960, une grande partie de l'économie du Québec est contrôlée par des intérêts étrangers.  Le gouvernement Lesage prend des initiatives de nationalisme économique afin de réduire cette dépendance du Québec.  Par exemple, en 1962 est fondée la Société générale de financement.   Cette société mixte vise, entres autres, à permettre à des entreprises québécoises d’obtenir les capitaux dont elles ont besoin afin d’assurer leur croissance.  D’autres sociétés d’État à vocation économique sont aussi mises sur pied.  On peut, par exemple, citer la SOQUEM, pour favoriser l’exploration minière, et SIDBEC, pour le secteur sidérurgique.

En 1965, la Caisse de dépôt et de placement est créée,  Celle-ci vise à faire fructifier les sommes qui y sont déposées par plusieurs organismes gouvernementaux comme par la Régie des rentes du Québec.  Cette dernière est créée la même année afin d’assurer à tous les travailleurs Québécois une prestation minimale à leur retraite.  La Caisse de dépôt, qui gère ce fonds de pension, devient rapidement un acteur majeur dans l’économie du Québec grâce aux investissements qu’elle fait dans plusieurs entreprises, dont plusieurs sont québécoises.


Précision des connaissances



Documents iconographiques utilisés


(Sources à venir)


































  

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