HQC4 - P7 - La modernisation du Québec et la Révolution tranquille - 9 - Période duplessiste

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Libéralisme économique


L’année 1944 marque le retour au pouvoir de l’Union nationale de Maurice Duplessis.  ce dernier est ensuite réélu trois fois, pour rester au pouvoir jusqu’au moment de sa mort, en 1959.  Lorsqu’il succède à d’Adélard Godbout, il hérite d’une économie  prospère, principalement à cause de la guerre, une situation qui perdure après celle-ci.  Maurice Duplessis applique les principes du libéralisme économique.  À son avis, ce n’est pas à l’État de créer de la richesse et des emplois, mais bien au secteur privé.  Le rôle de l’État est plutôt de créer des conditions pour amener des entreprises privées, surtout américaines, à investir au Québec.  Pour lui, les atouts du Québec sont sa main d’oeuvre abondante et bon marché, sa fiscalité avantageuse, mais surtout ses ressources naturelles.  C’est d’ailleurs l’exploitation de celles-ci qui doit permettre le développement économique de régions comme le Nouveau-Québec et la Côte-Nord, qui disposent d’importants gisements de fer.  Pour exploiter ceux-ci, des entreprises comme l’Iron Ore doivent aménager des infrastructures et créer de nombreux emplois.  

Conservatisme social


Bien qu’il applique les principes du libéralisme économique, Maurice Duplessis est bel et bien un conservateur au niveau social.   Il est souvent présenté comme le “Cheuf” qui dirige comme le ferait un bon père de famille la province de Québec, de manière autoritaire.  Durant ses mandats comme Premier ministre, il fait la promotion des valeurs traditionnelles canadiennes-françaises, ce qui lui assure l’appui de l’Église catholique.   Il encourage le mode de vie rural de toutes sortes de façon, notamment par le programme d’électrification rurale, qui permet aux agriculteurs de moderniser leurs fermes, ce qui explique sa popularité dans le monde rural.  Pour Duplessis, le maintien de l’ordre social est important.  Il voit d’un mauvais oeil tous ceux qui veulent remettre celui-ci en question, comme par exemple les témoins de Jéhovah, les intellectuels ou les chefs syndicaux.   Dans le contexte de la Guerre froide, il accuse d’ailleurs souvent ces derniers d’être des communistes, ou d’être influencés par ceux-ci, et n’hésite pas à utiliser contre eux la loi loi du cadenas afin de les neutraliser.   

Cléricalisme


En plus de défendre les valeurs traditionnelles, Duplessis s’assure de l’appui de l’Église en se donnant l’image d’un bon chrétien et en la valorisant dans plusieurs de ses discours.   De plus, il lui laisse la place de choix qu’elle occupe déjà dans le système de santé et d’éducation.  Ainsi, les hôpitaux sont majoritairement gérés par des religieux et l’Église a toujours la mainmise sur le système d’éducation, du primaire jusqu’à l’Université.  ce qui lui permet de garder un certain contrôle moral sur la société québécoise.  L’Église a aussi toujours la responsabilité de la tenue des registres civils. En échange de ces services rendus, l’Église et les communautés religieuses ne paient pas d’impôt sur le revenu et disposent d’autres avantages fiscaux.  En contrepartie, l’Église soutient majoritairement Duplessis et l’Union nationale lors des élections provinciales.

Financement de l’éducation et de la santé


Après la guerre, le Québec connaît un important accroissement de sa population, causé en bonne partie par le bébé-boum, mais aussi par l’immigration.  Cette croissance de la population augmente les besoins et rend insuffisantes les sommes d’argent alloués par l’État en santé et en éducation.   Ainsi, le gouvernement Duplessis doit augmenter les subventions offertes à l’Église pour la santé et les services sociaux et financer la construction d’hôpitaux, mais refuse toutefois d’intervenir davantage dans ce domaine, comme certains le souhaiteraient.  En éducation, les infrastructures sont désuètes et insuffisantes et il y a pénurie de personnel qualifié.   L’effort de modernisation du système d’éducation, dans les années 1950, se fait surtout au niveau des infrastructures, ce qui n’atténue pas le retard que le Québec connaît en cette matière.

Autonomie provinciale


Depuis la fin des années 1930, le gouvernement fédéral tente de mettre en place différents programme sociaux comme l’assurance-emploi et les allocations familiales.  Or, Maurice Duplessis est un fervent défenseur de l’autonomie provinciale.  Selon lui, il faut respecter le partage des pouvoirs qui est prévu en 1867 par l’AANB, ce qui explique qu’il s’oppose à toute forme d’intervention du gouvernement dans les affaires sociales qui sont de juridiction provinciale.  Dans la même logique, il refuse les subventions fédérales que le gouvernement prévoit verser aux universités, puisque l’éducation est une compétence provinciale.  En 1948, il fait adopter le drapeau fleurdelisé, une revendication des groupes nationalistes, et affirme ainsi l’autonomie de la province.  Quelques années plus tard, après de longues négociations avec le gouvernement fédéral, Maurice Duplessis instaure un impôt provincial sur le revenu en 1954.  Jugeant que l’impôt direct est de compétence provinciale, il force ainsi le gouvernement fédéral à diminuer l’impôt qui est perçu au Québec, ce qui garantit au gouvernement provincial son autonomie, mais qui oblige les contribuables à produire deux déclarations de revenus..  

Contestation


Bien qu’il soit appuyé par l’Église et par le milieu rural, plusieurs contestent le gouvernement Duplessis durant la période qu’il est au pouvoir.   Les critiques de Duplessis qualifient celle-ci de Grande noirceur pour plusieurs raisons.  Les milieux intellectuels sont parmi les plus grands critiques des politiques de Duplessis.  Des universitaires  et des journalistes qui s’expriment dans des revues comme Cité libre ou le journal Le Devoir, remettent en question le conservatisme social de Duplessis qu’ils jugent d’une autre époque.  Ils prêchent, notamment,  pour une société plus laïque.  D’autres critiquent son style autoritaire et les pratiques électorales douteuses dont l’Union nationale a fait usage pour se maintenir au pouvoir.  D’autres critiquent son libéralisme économique et affirment que sa politique économique a permis la dilapidation des ressources naturelles du Québec en les offrant à bas coût aux capitalistes américains.  Le milieu syndical, souvent victime des politiques de Duplessis, lui reproche son parti pris en faveur des patrons lors des conflits de travail. 

Ils sont soutenus par un membre du clergé, Mgr Charbonneau, qui soutient les travailleurs lors de la grève de l’Amiante, en 1949 à Asbestos.   Les milieux culturels et artistiques, quant à eux, signent le manifeste du Refus global, un document dans lequel ils remettent en question le conservatisme et le traditionalisme défendu par Duplessis et l’Église à l’époque, un reproche que les milieux féministes lui adressent aussi.  Il est bien difficile d’établir si le Québec de l’époque de Duplessis est une période de Grande noirceur, mais on peut affirmer que  le Québec d’alors est vivement partagé entre une tradition et modernité, ou entre continuité et changement.

Précision des connaissances



Documents iconographiques utilisés

(Sources à venir)














































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