Histoire de deuxième secondaire - Réalité 4 - L'industrialisation, une révolution économique et sociale

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Situation dans l’espace et dans le temps (Où et quand?)


À la fin du 18e siècle, dans des villes d’Angleterre comme Londres, Liverpool ou Manchester s’amorce la Révolution industrielle, puis elle s’étend par la suite vers d’autres pays comme l'Allemagne, la France, les États-Unis et le Canada.  Les transformations économiques et sociales que l’industrialisation implique sont profondes, c’est pourquoi on dit que c’est une “révolution”.  L’industrialisation est en fait un changement en profondeur dans le mode de production.  En fait, la production passe de l’atelier, où elle se faisait de façon artisanale, pour se diriger vers des manufactures et des usines où elle se fait à l’aide de machines.


Industrialisation


Des changements importants dans le monde agricole permettent l’industrialisation de l’Angleterre de la fin du 18e siècle.  De nouvelles techniques agricoles comme la rotation des cultures et l’arrivée de la machinerie agricole, permettent d’être plus productifs et   nécessitent moins de main-d’œuvre qu’auparavant.  De plus, le Parlement britannique adopte à cette époque les Enclosure acts, des législations qui permettent aux propriétaires terriens de s’approprier les terres agricoles en les clôturant, ce qui pousse plusieurs paysans à quitter la campagne pour se diriger vers les villes : c’est l’exode rural.  En ville, ces anciens paysans constituent un bassin important de main-d’œuvre disponible pour les industries qui en ont besoin.  L’exode rural contribue donc à la croissance des villes, ce qu’on appelle l’urbanisation.


Au début du 18e siècle, la machine à vapeur est inventée, pour être perfectionnée un peu plus tard par James Watt, qui la rendra plus performante.  Ces machines fonctionnent au charbon, un combustible fossile dont on retrouve plusieurs gisements en Angleterre. Ce sont des marchands qui se sont enrichis avec le commerce qui disposent des capitaux suffisants pour faire les investissements coûteux que nécessitent ce nouveau mode de production industrielle.


Le textile et la métallurgie sont les premiers secteurs qui s’industrialisent grâce à la mécanisation. D'une part, le textile se développe avec la mule-jenny qui remplace le rouet et le métier à tisser.  D’autre part, le fer et l’acier profitent d’innovations comme le marteau-pilon qui permet de forger de grandes pièces de métal utiles dans le domaine du transport ou pour fabriquer d’autres machines.


On change aussi les méthodes de travail afin d’améliorer la productivité. Avant l’industrialisation, un seul artisan était responsable de l’ensemble des étapes de la production d’un bien.  Pendant la Révolution industrielle, on applique plutôt un procédé nommé la division du travail.  La tâche est dorénavant morcelée : chaque ouvrier se voit confier une seule étape de la production industrielle.  Avec cette nouvelle façon de travailler, les ouvriers accomplissent deviennent facilement remplaçables puisqu’ils accomplissent des tâches répétitives qui nécessitent peu de formation.


Structure sociale


L’industrialisation entraîne aussi le développement de nouvelles classes sociales.  La classe ouvrière, au bas de l’échelle, est constituée des ouvriers qui travaillent dans les usines et les manufactures.  Ceux-ci ont peu de choses à offrir, sinon leur capacité de travail en échange d’un salaire.   Ils vivent dans des quartiers ouvriers dans un environnement pollué par les émanations de charbon puisqu’ils sont situés près des usines. La classe ouvrière a une faible espérance de vie, une situation qui s’explique par leurs difficiles conditions de travail, mais aussi parce qu’ils vivent entassés dans des logements insalubres, une situation qui est propice à la transmission de maladies infectieuses, ce qui contribue à augmenter la mortalité infantile. De plus, les quartiers ouvriers n’ont souvent pas accès aux services municipaux de base comme l’aqueduc, les égouts ou la cueillette des ordures.  


L’autre classe sociale est plus aisée : il s’agit de la bourgeoisie qui détient les capitaux. Ce sont les bourgeois qui investissent leurs avoirs dans l’achat de moyens de production, comme les usines, la machinerie et les matières premières.   Puisqu’ils sont gestionnaires des entreprises qu’ils détiennent, les bourgeois ne subissent pas les désagréments vécus par les ouvriers et peuvent se permettre de vivre dans de somptueuses maisons qui sont situées dans les quartiers bourgeois.  



Organisation économique


Le capitalisme est le système économique sur lequel repose la Révolution industrielle.  Il se caractérise par la recherche du profit.  En plus de se procurer les moyens de production,  les bourgeois doivent aussi investir dans les nouveaux moyens de transport qui se développent pendant la Révolution industrielle : les bateaux et les locomotives à vapeur qui permettent de transporter de plus lourdes charges qu’auparavant à une vitesse plus régulière.  


Pour générer des profits, les bourgeois vendent le fruit de leur production à un prix supérieur à ce qu’il a coûté à produire.  Pour augmenter ses profits, la bourgeoisie peut hausser le prix de vente de ses produits, mais elle peut aussi réduire ses coûts en diminuant le salaire de ses ouvriers.  


Dans ce contexte, les bourses et les banques sont des institutions économiques étroitement liées au développement du capitalisme.  À la bourse, on peut acheter et vendre des actions, qui sont en fait des parts dans des entreprises.  Ainsi, pour permettre le lancement de leur entreprise, certains bourgeois mettent en commun leurs capitaux avec d'autres bourgeois et ainsi partagent avec eux le risque et les profits. Les banques, quant à elles, permettent aux bourgeois d’emprunter les sommes nécessaires à leurs investissements.  Les banques réalisent leurs profits grâce aux intérêts qui sont versés au moment du remboursement du prêt..


De plus, un nouveau courant de pensée émerge pendant la Révolution industrielle : le libéralisme économique.  Inspirés par l’économiste Adam Smith, les philosophes libéraux font de la reconnaissance des droits et libertés individuels une priorité.   Selon eux, l’État ne doit pas adopter de législation encadrant le monde du travail puisqu’ils prônent le laissez-faire économique.  Selon les libéraux, il faut plutôt que l’État réduise les contraintes qu’il impose aux entreprises privées puisque ce sont elles qui créent de la richesse et des emplois, une vision des choses que ne partagent pas nécessairement les ouvriers.





Mouvement ouvrier


Les ouvriers du début de la Révolution industrielle ont des conditions de travail très difficiles.  Les salaires sont faibles et les heures de travail sont nombreuses.   Souvent, le salaire d’un ouvrier est insuffisant pour subvenir aux besoins de la famille, c’est pourquoi il n’est pas rare que les femmes et même les enfants travaillent eux aussi dans les usines.  Les tâches sont difficiles et répétitives et l’environnement est bruyant, mal aéré et mal éclairé.  Le travail est souvent peu sécuritaire et les patrons peuvent congédier sans les compenser les employés qui se blessent au travail.


La pauvreté et ces difficiles conditions de travail incitent les ouvriers à entreprendre des actions afin d’améliorer leur situation socio-économique.  Ils revendiquent le droit de se regrouper en syndicats, qui sont des associations d’ouvriers.  L’objectif du syndicalisme est d’unir les travailleurs afin d’avoir un meilleur rapport de force et d’augmenter leur pouvoir de négociation vis-à-vis des patrons et leur réclamer de meilleures conditions de travail.  Quand les négociations échouent, les ouvriers font la grève, un moyen plus radical puisqu’il consiste à se priver de salaire en faisant un arrêt de travail. Le but de la grève est de priver les patrons de revenus et les de convaincre de donner de meilleures conditions de travail aux ouvriers puisqu’ils ne font plus de profits pendant que la production est arrêtée.


Au début de la Révolution industrielle, les gouvernements préfèrent prôner la politique du laissez-faire, qui avantage les patrons, et refusent le droit d’association aux ouvriers en interdisant par des lois les syndicats et les grèves.  Malgré cette interdiction, les ouvriers continuent de se regrouper en syndicats et d'organiser des grèves qui sont considérées comme illégales.  Ces grèves sont souvent réprimées avec violence par les forces de l’ordre.


Dans ce contexte d’inégalités sociales, deux nouveaux mouvements de pensée émergent : le socialisme et le communisme.  Inspirés par des philosophes comme Karl Marx, les socialistes et les communistes prônent des valeurs comme la justice et l’égalité sociale.  Bien qu’il y ait des différences entre les deux idéologies, les socialistes et les communistes ont en commun de s’opposer au libéralisme économique et proposent que l’État intervienne dans l’économie, notamment en devenant propriétaire de certains ou de même de tous les moyens de production.


Extraits de la progression des apprentissages







Documents iconographiques




































































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